Photos : ©Mathieu Gex

Rédigé par : Jeanne Möschler

RENCONTRE • Reconnaissables à leur habit moulant rouge, leur casque bien vissé sur la tête et leur gros sac à dos, les coursier·ère·s sillonnent Lausanne et les alentours. De tels trajets à vélo, ça doit quand même demander un sacré effort, non ? Écoutons ce que les cyclistes ont à nous dire !

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Rédigé par : Jeanne Möschler

RENCONTRE • Reconnaissables à leur habit moulant rouge, leur casque bien vissé sur la tête et leur gros sac à dos, les coursier·ère·s sillonnent Lausanne et les alentours. De tels trajets à vélo, ça doit quand même demander un sacré effort, non ? Écoutons ce que les cyclistes ont à nous dire !

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Rédigé par : Jeanne Möschler

RENCONTRE • Reconnaissables à leur habit moulant rouge, leur casque bien vissé sur la tête et leur gros sac à dos, les coursier·ère·s sillonnent Lausanne et les alentours. De tels trajets à vélo, ça doit quand même demander un sacré effort, non ? Écoutons ce que les cyclistes ont à nous dire !

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Vélocité, ça fait suer !

Photos : ©Mathieu Gex

Rédigé par : Jeanne Möschler

RENCONTRE • Reconnaissables à leur habit moulant rouge, leur casque bien vissé sur la tête et leur gros sac à dos, les coursier·ère·s sillonnent Lausanne et les alentours. De tels trajets à vélo, ça doit quand même demander un sacré effort, non ? Écoutons ce que les cyclistes ont à nous dire !

Vélocité fait partie du service de livraison le plus rapide de Suisse. Les coursier·ère·s se déplacent essentiellement à vélo et utilisent ponctuellement le train, pour quelques livraisons éloignées.

Un effort à la fois physique… mais aussi mental !
Avant de commencer ce job, quel était leur niveau de condition physique et est-ce qu’il·elle·s redoutaient l’effort à fournir ? « Oui et non. Je savais que j’étais prête, mais j’appréhendais car ce n’est pas le même type d’effort que le cyclisme sur les cols et routes de campagnes… », témoigne Estelle, coursière depuis un an et demi. « Au début, c’est dur, dans les trois jours de formation, tu fais un énorme tour où tu prends tous les chemins habituels que les coursier·ère·s prennent, à la fin j’étais hyper fatiguée. À l’époque, je n’avais jamais fait autant de vélo en une journée… Les premières semaines, je faisais 1h30 de sieste après le shift », raconte Giovanni. Pour Arianne, cela s’est passé ainsi : « J’étais en bonne condition physique, je faisais pas mal de sport et j’avais une bonne endurance… mais en tant que meuf, on se met de la pression et on se sent moins légitime à postuler dans des jobs avec de l’activité physique. Donc oui, j’appréhendais pas mal l’effort à fournir, mais Lausanne c’est le pinacle de la ville pour faire du vélo, et finalement c’est moins physique que ce à quoi je m’attendais : pas de Ouchy-Epalinges trois fois par jour, car le but du job, c’est aussi d’optimiser les trajets que tu fais ».

« C’est super pour la santé mentale ! Entre bouger au grand air et avoir des collègues et patrons géniaux »

– Estelle, coursière de Vélocité

Les distances et dénivelés sont tout de même conséquents, entre 30 et 60 km pour un shift simple (environ 4h) et entre 500m et 1’200m de dénivelé. Cependant, ce job, c’est aussi un sport de la tête ! Il faut savoir s’organiser et connaître ses limites afin de faire du bon boulot, comme le fait remarquer Giovanni : « Pour être le plus efficace, les gestes pratiques (cadenasser ton vélo, sortir ton carnet, savoir où sont les adresses) ça doit pas être quelque chose qui te fait perdre du temps », et les personnes du bureau qui organisent le trajets doivent pouvoir être en contact permanent avec les coursier·ère·s, afin de les prévenir d’éventuels changements de dernière minute – une livraison qui s’annule, un paquet en plus à chercher – et ça demande de l’adaptation !

Ça fait du bien au corps et à la tête
Est-ce qu’une telle dose de sport a provoqué des améliorations sur la santé ? « Il peut y avoir des soucis annexes, liés au fait de porter une charge sur le dos pendant l’effort ou des blessures provoquées par un vélo mal réglé et aussi une fatigue, une forme d’usure si l’on gère mal son effort et ses plannings, mais en apprenant à se connaître et à respecter ses besoins/limites, on peut éviter ça », raconte Estelle, avant d’ajouter : « C’est super pour la santé mentale ! Entre bouger au grand air et avoir des collègues et patrons géniaux ou être enfermée seule dans un huis clos, les yeux sur un écran, y a pas photo… ». Giovanni ajoute : « J’ai un rythme de vie bien plus sain. Avant de faire Vélocité, j’avais des chutes de pression, mais maintenant que je fais tellement de sport, je mange plus et ça va mieux. Je dors toujours au moins 7h ou plus, et je mange toujours un petit déj’ pour ne jamais rouler le ventre vide ! »

Rouler et s’entraider avec le sourire
Ce qui ressort également du discours des coursier·ère·s interrogé·e·s, c’est l’ambiance d’entraide qui lie les personnes chez Vélocité. Giovanni décrit avec le sourire : « C’est une communauté mondiale, donc il y a peu de gens qui finissent le shift et rentrent direct à la maison. On est tous et toutes plus ou moins potes. Si un jour t’es vraiment pas bien et que tu te sens pas de rouler, tu peux trouver facilement quelqu’un qui propose de te remplacer, et comme y a des gens qui ont des gosses parfois malades, ou des étudiant·e·s qui veulent plus d’heures, ça finit par arranger tout le monde ».

Photos : ©Mathieu Gex

Vélocité essaye également « de recruter d’autres profils et encourage les candidatures féminines », fait remarquer Arianne. « De base c’est un milieu assez masculin. Il y a trois ans encore, il n’y avait que des mecs. Mais les choses changent gentiment, maintenant on est environ un petit tiers de meufs et c’est vraiment cool… et le fait de voir des filles rouler dans la rue, ça en motive d’autres à postuler ! En tout cas, l’ambiance du job aide hyper beaucoup, c’est un climat trop sympa que je n’ai jamais revu ailleurs », conclut-elle. Estelle rappelle que quand elle est arrivée, elles n’étaient que « trois femmes pour environ 20 mecs », contre « environ 10 femmes pour 20 mecs maintenant ». Et selon elle, cette évolution doit se faire en « donnant confiance aux femmes et en les valorisant, à l’inverse de la discrimination positive » que les femmes subissent aussi au travail et qui « a un effet dégradant ». Elle ajoute, déterminée qu’« il est grand temps que les femmes se sentent légitimes dans des jobs comme ça ! »