Nos cultures pourtant si proches

Photo par : Myriam Détraz

ANECDOTES · Des participant·e·s au cours TANDEM avec Myriam Détraz

Ressentis météo et conséquences…

L’une des premières choses que j’ai constatée à Lausanne c’est le peu de vent qu’il y a. Je viens d’Écosse, où j’habite en haut d’une colline au bord de la mer, alors il y a du vent presque tous les jours. Cela m’a beaucoup surprise de voir qu’ici quand il pleut, tout le monde utilise un parapluie plutôt qu’un imperméable. Un parapluie ne sert à rien en Écosse – il serait retourné ou cassé en quelques minutes. J’étais encore plus étonnée de rencontrer des gens de Belgique qui m’ont dit qu’ils trouvaient qu’il y avait beaucoup de vent à Lausanne par rapport à chez eux !

Annie, Ecosse

Le mystérieux sac poubelle

Il a fallu quelques semaines à ma famille pour comprendre le système de recyclage et de collecte des déchets en Suisse. Après environ 3 jours de vie ici, c’était enfin le jour des poubelles. J’ai fermé le sac, je me suis dirigée vers la zone des ordures, je l’ai jeté et je suis retournée profiter de ma journée. Quelques heures plus tard, j’ai entendu frapper à ma porte. J’ai ouvert la porte et il y avait un homme tenant un sac poubelle qui m’était plutôt familier. Il m’a dit : « Bonjour, je voulais vous informer que vous avez oublié d’ajouter une étiquette sur votre sac poubelle ». Embarrassée, j’ai répondu « Je suis désolée, je ne pense pas que ce soit mon sac ». Il m’a dit « Vous êtes sûre ? J’ai ouvert le sac et j’ai trouvé cette lettre qui avait votre adresse ». Comme c’était gênant.

Maria Fernanda, Brésil

La lessive, une tâche tellement complexe en Suisse

En Suisse, la lessive est une activité vraiment importante et réglementée : 1) obtenez un portefeuille spécifique pour mettre toute votre monnaie pour payer les machines à laver, 2) allez à la banque et obtenez de la monnaie, 3) attendez le jour assigné pour faire la lessive, 3) assignez 20 minutes pour parler aux personnes dans la buanderie collective. Ne jamais : 1) laver les vêtements après 21h, 2) laisser la lessive à la dernière minute et essayer de trouver de la monnaie après 19h ou le week-end. J’ai décidé que faire la lessive doit être une chose sacrée et culturellement importante ici.

Philippa, Grande-Bretagne

Comment trouver des toilettes en ville de Lausanne ?

Un jour, j’étais au centre-ville toute seule pour faire des courses. Ça faisait 4-5 jours que j’étais arrivée à Lausanne, et c’est la première fois que j’habite à l’étranger (je viens du Japon). J’ai eu soudainement besoin d’aller aux toilettes. Au japon, il y a toujours des toilettes dans une station de métro. Alors, je suis allée à la station du Flon. Mais je n’ai rien trouvé ! Ensuite, j’ai essayé quelques magasins. Là encore, il n’y en avait pas. Ça commençait à être urgent, et j’ai appelé mon Buddy. Elle m’a gentiment suggéré d’en emprunter dans un restaurant. J’hésitais à le faire parce que je ne le fais jamais au japon. Et j’ai trouvé une bonne idée ! J’étais sûre qu’il y en avait… à la gare ! Avec la dernière once de force, je me suis dirigée vers la gare. Et puis, ce que j’ai vu à la gare… Une machine pour payer ! C’était très choquant qu’il faille payer pour aller aux toilettes… En Europe, trouver des toilettes, c’est un exploit !

Noemie, Japon

Les passages piétons

Lorsque je suis arrivée à Lausanne, la première chose que j’ai faite a été d’aller à la Migros pour faire quelques courses. J’ai marché jusqu’à la Migros et quand je suis arrivée au passage piéton, j’ai attendu que la voiture passe pour pouvoir traverser. Cependant, la voiture s’est arrêtée juste avant la ligne zébrée et je me souviens que j’étais vraiment interloquée car, d’où je viens, la voiture n’attend pas les gens, c’est plutôt le contraire. Après deux minutes d’attente, j’ai demandé ce qu’elle attendait et elle m’a dit de traverser la ligne parce qu’elle s’était arrêtée pour me laisser traverser. J’étais choquée car dans d’autres pays, il est plus courant que ce soit la personne qui attende que la voiture ait passé.

Mahta, Iran

De la validation des tickets de métro

La première fois que j’ai pris le métro à Lausanne, j’avais acheté mon billet et je suis entré dans le métro en cherchant un endroit pour le valider. En Espagne, les transports publiques ont toujours des barrières pour entrer ou au moins un endroit pour valider le billet. J’ai parcouru tout l’intérieur du métro à la recherche de cet endroit et, après quelques minutes, j’ai demandé à une femme et elle m’a dit qu’en Suisse on ne faisait pas ça. Je me suis senti vraiment bête.

Arturo, Espagne

Entre le français à l’école et celui de la vie courante, quel fossé !

J’ai étudié le français à l’école. Mes connaissances sont suffisantes pour faire du shopping. Lors de mes premiers jours à Lausanne, alors que je voulais acheter quelque chose dans une chocolaterie, la dame à la caisse m’a dit plusieurs fois « cinq francs septante ». J’étais très troublée car je ne connaissais pas septante. Je n’arrêtais pas de demander : pouvez-vous répéter cela ? et elle a dit « cinq francs septante » à nouveau. « Septante » ne sonne pas très différemment de « siebzig » en allemand. Mais je ne m’y attendais pas et je n’ai donc rien compris.

Julia, Allemagne

Acheter du fromage et payer dans une boîte, un rapport de confiance !

Un jour après le déjeuner, les amis de mon oncle m’ont dit d’aller acheter du Gruyère dans un endroit spécial.

Quand nous sommes arrivés à cet endroit, j’ai réalisé que ce n’était pas un magasin et qu’il n’y avait pas de monde. Alors je leur ai demandé : « Et où allons-nous acheter le fromage ? », et ils me disent : « tu vois ce réfrigérateur ? c’est là qu’on l’achète. » et ils ont ri.

Je n’ai rien compris jusqu’à ce que j’ouvre le réfrigérateur et que je me rende compte qu’il y avait juste un pot pour laisser l’argent pour ce que vous achetiez. Là, j’ai réalisé à quel point on peut faire confiance aux gens en Suisse.

Alessia, Pérou

Les surprises linguistiques du français à l’anglais 

J’ai remarqué que lorsque les gens de Suisse romande parlent en anglais, ils ont des expressions spécifiques qu’ils utilisent tout le temps, comme des tics verbaux, et généralement ils ne sont pas souvent utilisés en anglais. Par exemple, il est vraiment amusant et bizarre pour moi que les gens utilisent tout le temps l’expression « for sure » en anglais. Il est souvent répété comme « for sure, for sure ». Les gens l’écrivent même dans des courriels. En tant que personne britannique, je n’ai aucune idée d’où cela vient ou si la phrase est une traduction directe de quelque chose en français.

Philippa, Grande-Bretagne

Une histoire de dentifrice

Je suis allé au supermarché pour acheter un dentifrice. Comme j’étais en retard, je devais me débrouiller rapidement. J’en ai cherché partout, mais je n’ai rien trouvé, pas même un employé pour m’aider. Je n’ai vu qu’un produit qui ressemblait à un dentifrice, mais qui portait la marque « Candida ». J’ai pensé : « Non, ça ne peut pas marcher. » En portugais, « Candida » c’est le nom de la levure qui cause la candidose, une mycose qui affecte en particulier les organes génitaux féminins. Pensez-vous : se brosser les dents avec une pommade pour traiter une infection. Comment est-ce possible qu’un supermarché ne vende pas de dentifrice ? Intrigué, j’ai continué ma recherche (et j’ai raté mon rendez-vous). Après de nombreux va-et-vient dans les couloirs, j’ai décidé de vérifier ce produit et voilà : c’était bien un dentifrice. Enfin, j’en avais trouvé. Mais, juste au cas où, j’ai acheté une option qui avait un autre nom.

Olliver, Brésil

Surprise de l’hospitalité suisse

Une fois que j’étais à la maison, travaillant à domicile, j’ai entendu frapper à la porte. J’ai été surprise parce que personne ne frappe à ma porte. Je pensais que si c’était un ami, il ou elle aurait appelé avant de venir. J’ai quand même décidé d’ouvrir la porte. Devant la porte se trouvait une fille avec une boîte de chocolat à la main. Elle s’est présentée en disant qu’elle est ma nouvelle voisine et que si j’ai besoin de quelque chose, de ne pas hésiter à frapper à sa porte. J’étais nouvelle en Suisse et mon français n’était pas très bon. J’ai seulement dit merci et j’ai fermé la porte. Quand la porte a été fermée, je me suis dit à moi-même, « tu n’as pas dit ni ton nom ! » Je me suis sentie tellement embarrassée et je ne me suis jamais excusée !

Angeliki, Grèce

Quand manger au restaurant ?

J’ai fait un Erasmus en Suisse et un des premiers jours où j’étais là, nous avons décidé, avec des amis, d’aller manger dans un restaurant. On s’est retrouvés à 14h00 au restaurant et quand nous sommes entrés et que nous sommes allés commander, ils nous ont dit que la cuisine était déjà fermée. En Espagne manger à 14 heures est tôt ! Habituellement, nous mangeons à 15 heures mais nous dînons aussi plus tard que les Suisses. On ne pouvait pas manger et on a dû aller au supermarché pour acheter un sandwich. Depuis ce jour, on a vu que nous devions nous habituer à ce nouvel horaire.

Aina, Catalogne

Masqués oui, mais dans la diversité !

Quand je suis arrivée en Suisse j’ai été frappée par le fait que tout le monde ici porte des masques presque identiques. Oui, d’accord, il y a peut-être quelques masques bleus et quelques noirs, en de rares occasions un blanc, mais au-delà de cela, il y a vraiment peu de variété. Voir un masque unique est une chose rare ! Lorsque je suis partie d’Écosse, presque tout le monde portait des masques réutilisables de toutes les couleurs et motifs – avec des images, avec du texte, rayé, tartan, pailleté, tout ce qu’on peut imaginer. Quand je prenais le train ou que j’allais au cours à l’université, il était toujours intéressant de voir tous ces masques différents. Ici, ils sont tous les mêmes et c’est beaucoup moins intéressant.

Annie, Ecosse

Désespoir oscillo-battant

Je cuisinais dans l’appartement où je me suis installé au début de mon séjour à Lausanne. Comme je n’ai pas l’habitude d’utiliser une plaque à induction (qui n’est pas très commun au Brésil), j’ai brulé la nourriture, ce qui a produit beaucoup de fumée. Je me sentais trop nerveux. Alors, j’ai décidé d’ouvrir la fenêtre. Elle était un peu dure et je l’ai forcée. Ensuite, par ma surprise, la partie supérieure s’est ouverte. J’étais désespéré : « Mon Dieu, non, non, je viens d’arriver et j’ai déjà endommagé le bâtiment. Quelle malchance ! » Voici le dilemme : je fais comme si de rien n’était ou je reconnais mon erreur. Le surmoi a parlé plus fort que le ça. Alors, j’ai appelé la propriétaire pour lui expliquer la situation. J’étais très gêné. « Je suis désolé, mais j’ai abîmé la fenêtre. » Elle s’est contentée de rire. Après, j’ai constaté que cette ouverture était normale. Je peux dire que le fait se résume à ceci : un désespoir oscillo-battant.

Olliver, Brésil

Petit problème de prononciation

Je suis allée à la poste pour payer mon loyer. Je n’avais pas assez d’argent, alors j’ai demandé ou je pouvais trouver un “ATM” en anglais. L’employé de la poste parlait très bien l’anglais, mais il ne comprenait pas du tout ! On a pris beaucoup de temps pour trouver ce que je voulais dire. Finalement, j’ai expliqué avec une phrase et il m’a compris. Ce qui m’a surprise c’est que les abréviations sont très différentes en français et en anglais. Au japon, on parle beaucoup de l’“IOC”, mais ici c’est le CIO. Je pense qu’il me faudra beaucoup de temps pour apprendre ces choses.

Noemie, Japon

Les jeunes conducteurs

Après nous être finalement installés dans notre maison en Suisse, ma famille et moi avons décidé de faire une promenade pour explorer la ville dans laquelle nous avions emménagé. C’était une belle journée avec un ciel bleu, les routes étaient plutôt vides, peu de voitures circulaient… Jusqu’à ce qu’un énorme tracteur apparaisse, roulant sur la route principale de la ville. Pour quelqu’un qui a vécu à Singapour auparavant, voir un tracteur circuler sur la même route que les voitures était choquant. Non seulement cela, mais une fois qu’il s’est approché de nous, nous avons vu que c’était un enfant d’une dizaine d’années qui le conduisait avec sa petite sœur assise à côté de lui. Je me demande qui a la priorité dans cette situation.

Maria Fernanda, Brésil

Les trains et leurs pièges…

Au début, quand je suis arrivée ici, je n’étais pas familière avec le système des trains, et encore moins avec les plans des trains. Ils étaient vraiment déroutants. Durant ma première semaine à Lausanne, je voulais découvrir le chemin pour aller à l’Université. Donc, j’ai pris un train l’après-midi et le plan était de monter dans un train et après quelques arrêts de descendre et de monter dans un autre train. Du coup, j’ai pris le premier train et je suis descendue. Cependant, après je me suis perdue dans la gare principale de Lausanne. J’ai demandé à quelqu’un quel train je devais prendre et elle m’a indiqué le numéro de train.  J’ai paniqué parce que le deuxième train était déjà parti depuis quelques minutes. Finalement, je l’ai trouvé et j’ai couru dans le train. Je me suis calmée pendant quelques minutes et j’ai profité de la vue, puis je me suis rendu compte que le train que j’avais pris partais en direction d’une autre VILLE. A la fin de la journée, je ne suis pas arrivée à l’université car il était tard et j’ai passé tout l’après-midi à essayer de rentrer à la maison.

Mahta, Iran

Le genre des prénoms…

L’histoire suivante concerne ma première rencontre avec mon partenaire tandem. Je l’ai rencontré grâce à la plateforme tandem à l’Unil et nous avons décidé de nous rencontrer à Ouchy. Il s’appelle Laurent et il est suisse. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui s’appelle Laurent avant. Je suis arrivée à Ouchy mais je n’ai trouvé personne. Il y avait un gars qui me regardait et j’ai pensé que c’était étrange. Soudain, il vient et me demande si je suis Angeliki ? J’ai pensé comment il connaît mon nom et je l’ai regardé sans réagir. Puis j’ai réalisé que c’est mon partenaire tandem. Laurent est un prénom masculin !!!

                                                                                                                             Angeliki, Grèce

Les horaires des repas…

On parle beaucoup des différences des horaires de manger que nous, les Espagnols, avons par rapport au reste des pays européens, la Suisse inclue. Et c’est tout à fait vrai, en Espagne on prend le déjeuner et le souper dans des horaires souvent difficiles à comprendre pour les autres gens. Souvent mes colocataires suisses rigolent de moi à propos de ça. Un jour, c’était 18 heures et je revenais d’un cours et je n’avais pas pris mon déjeuner. Donc je commence à cuisiner et une de mes colocs arrive pour cuisiner son souper. Elle me regarde et me dit avec un sourire : « c’est ton dîner ? » en pensant que c’était impossible. Et je réponds : « oui ». A partir de ce moment, elle ne demande plus si ce que je mange c’est mon dîner ou mon souper.

Arturo, Espagne

Mais oui, à Saint-Gall on paie avec des francs suisses… même si on parle allemand

Il y a quelques semaines, je suis allée à Saint-Gall avec des amis, et Saint-Gall est dans la partie allemande de la Suisse où tout le monde parle allemand.

Alors une fois là-bas, nous avons décidé d’aller marcher à la montagne, mais avant cela, nous sommes allés au magasin pour acheter des choses. Or, quand je suis arrivée à la caisse pour payer, j’ai dit à mon ami : « Je n’ai pas d’euros. Comment est-ce que je vais payer si je n’ai que des francs suisses ? » Et c’est là que tout le monde m’a regardé et que je n’ai rien compris.

La caissière m’a regardée et m’a dit : « Mais, donne-moi ce billet », et j’ai répondu: « Non, parce que ce n’est pas des euros » et j’étais très embarrassée. Elle m’a redemandé mon billet pour payer, et sans comprendre, je le lui ai donné.

Après, quand je suis sortie du magasin, j’en ai parlé à mes amis : « Je ne comprends pas comment elle a accepté les francs suisses, si on est en Allemagne ». Ils m’ont tous regardé et ont ri, puis j’ai réalisé que j’étais toujours en Suisse et qu’ils parlaient juste une autre langue.

Alessia, Pérou

L’art de traverser la route…

En Allemagne, les gens traversent simplement la route quand il n’y a pas de voitures qui arrivent, même si c’est rouge. Les gens s’arrêtent quand il y a des enfants. J’ai voulu franchir un feu rouge ici et mes amis, avec qui je voyageais, m’ont indignement retenue. Ici, les gens suivent vraiment toutes les règles de très près.

Julia, Allemagne

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