Photo : ©Frani ELLE

Propos recueillis par Ylenia Dalla Palma

Retrouvez Frani ELLE sur TikTok: @frani_tiktok

PERFORMANCE • « Drag-Queen » : nous connaissons tou·te·s ces termes, parfois confondus avec ceux de travesti·e·s ou de transsexuel·le·s. Ils nous évoquent la fête, l’extravagance, une féminité poussée à l’extrême. Mais qui se cache derrière ces joues fardées ? L’auditoire est allé à la rencontre de Frani ELLE, nouvelle étoile montante suisse du drag.

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Propos recueillis par Ylenia Dalla Palma

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PERFORMANCE • « Drag-Queen » : nous connaissons tou·te·s ces termes, parfois confondus avec ceux de travesti·e·s ou de transsexuel·le·s. Ils nous évoquent la fête, l’extravagance, une féminité poussée à l’extrême. Mais qui se cache derrière ces joues fardées ? L’auditoire est allé à la rencontre de Frani ELLE, nouvelle étoile montante suisse du drag.

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Propos recueillis par Ylenia Dalla Palma

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PERFORMANCE • « Drag-Queen » : nous connaissons tou·te·s ces termes, parfois confondus avec ceux de travesti·e·s ou de transsexuel·le·s. Ils nous évoquent la fête, l’extravagance, une féminité poussée à l’extrême. Mais qui se cache derrière ces joues fardées ? L’auditoire est allé à la rencontre de Frani ELLE, nouvelle étoile montante suisse du drag.

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Dans la peau d’une Drag Queen : interview avec Frani ELLE

Photo : ©Frani ELLE

Propos recueillis par Ylenia Dalla Palma

Retrouvez Frani ELLE sur TikTok: @frani_tiktok

PERFORMANCE • « Drag-Queen » : nous connaissons tou·te·s ces termes, parfois confondus avec ceux de travesti·e·s ou de transsexuel·le·s. Ils nous évoquent la fête, l’extravagance, une féminité poussée à l’extrême. Mais qui se cache derrière ces joues fardées ? L’auditoire est allé à la rencontre de Frani ELLE, nouvelle étoile montante suisse du drag.

Bonjour Frani, pourrais-tu d’abord te présenter ? Qui es-tu ?

On me connaît surtout sous le nom de Frani ELLE sur les réseaux sociaux, que ce soit Instagram ou TikTok. Je suis une Drag Queen originaire du Valais qui propose des contenus humoristiques sur le quotidien des suisse·esse·s, mais aussi des tutos maquillages. À côté de mon activité artistique, je travaille dans une banque, désormais à taux réduit, afin de pouvoir avoir plus de temps pour mes projets en tant que Drag.

Qu’est-ce que le drag ? Comment toi-même as-tu commencé ?

Le drag de manière générale est le fait de se transformer dans le genre opposé au sien, que ce soit pour de la comédie ou pour soi-même. On peut donc voir des Drag Queens, mais aussi des Drag Kings, dont on ne parle pas beaucoup. C’est quelque chose qui est né il y a des années, lorsque les femmes ne pouvaient pas jouer de rôles au théâtre. C’étaient les hommes qui, maquillés en femme, occupaient les rôles féminins. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui se démocratise de plus en plus.

« Le ELLE est un hommage à toutes les femmes qui sont en moi lorsque je me transforme »

– Frani ELLE

Personnellement, depuis tout petit, j’ai toujours rêvé de me transformer. Ma mère était infirmière et lorsqu’elle partait travailler le soir, je piquais ses affaires. Donc, ça a commencé un peu comme ça et finalement, un dimanche ennuyant lors du premier confinement, je me suis dit que j’allais essayer de me maquiller et de poster mon look sur le net. J’ai adoré, et je crois que mes abonné·e·s aussi. C’est donc de là que tout est parti.

Comment as-tu choisis ton pseudonyme, Frani ELLE ?

J’ai vécu à Lausanne en colocation et Frani était le surnom que l’on me donnait, inspiré de mon prénom civil qui est Francesco. Pour le ELLE, j’avais une volonté de marquer la féminité de mon personnage mais c’est aussi une référence à l’un de mes magazines fétiches du même nom. Le ELLE est finalement un hommage à toutes les femmes qui sont en moi lorsque je me transforme.

Comment décrirais-tu ton style et qu’as-tu envie de renvoyer avec ?

J’essaie de me rapprocher du style de la femme de tous les jours : quelque chose de classe et de sexy en même temps. Je m’inspire notamment des top models des années 90 mais aussi de l’iconique Marylin Monroe. J’aime aussi prendre pour modèle des looks que je vois dans la rue ou dans le bus. Dans mon parcours professionnel, j’ai aussi été maquilleur. J’avais donc déjà une base à ce niveau-là mais le maquillage de drag est un peu différent puisqu’il est dix fois plus couvrant que le maquillage classique. Donc, finalement, je me base sur divers looks que je vois au quotidien tout en accentuant les traits.

Pourquoi as-tu choisi TikTok pour publier tes vidéos ?

J’ai d’abord commencé sur Instagram par des simples photos. Mais, comme j’ai toujours eu un côté comique, j’ai eu un jour envie de faire une vidéo humoristique TikTok sur mes vacances au Portugal. Ça a beaucoup plu aux internautes et j’ai donc décidé de faire des gags sur la vie de tous les jours. J’ai eu et ai toujours beaucoup de retours positifs sur mes vidéos. Après cela, le nombre de vues et de followers a augmenté très vite, c’est assez impressionnant.

« Le plus important est de faire les choses avec sincérité et passion »

– Frani ELLE

Qu’as-tu envie de transmettre avec ces vidéos ?

Dans ces vidéos, je surjoue parfois des situations de mon propre quotidien, mais je touche aussi de temps en temps à des sujets de société. Mon but n’est pas d’être influenceur mais de réveiller les gens sur certaines choses grâce à l’humour. En Suisse, on voit que beaucoup de jeunes ne votent pas et, sans prétendre à quoi que ce soit, j’essaie à l’aide du drag et de la comédie de sensibiliser les gens à mon niveau.

Tu as été la Maîtresse de la Pride de Bulle 2022, est-ce que cela a été important pour toi de jouer ce rôle ?

C’était la première fois que je présentais un événement et que je montais sur une scène. Les organisateur·ice·s m’avaient annoncé qu’il y aurait 10’000 personnes ce jour-là, j’avais donc un peu d’appréhension. Finalement, ça s’est très bien passé, le cortège était magnifique. C’était une expérience fabuleuse et pleine d’amour. Pour moi, c’était important de faire cette pride à Bulle parce que c’est une ville qui n’est pas encore acquise à la cause LGBTQIA+. C’est notamment pour cette raison que j’ai accepté d’être Maîtresse de cérémonie, pour rencontrer le public et partager ce moment avec lui.

L’organisateur de la Pride, Bernard Clerc, t’a qualifiée de « nouvelle Marie-Thérèse Porchet », est-ce que toi tu te vois un peu comme ça ?

Marie-Thérèse Porchet est une personne que j’admire énormément. C’est très gentil de me comparer à elle, mais je pense avoir encore beaucoup de choses à prouver. Si je pouvais avoir sa carrière, je ne dirais pas non. Je suis très fière d’être suisse et devenir une icône du pays ne serait pas sans me déplaire mais je pense avoir encore un peu de chemin à faire pour arriver à son rang.

Quels sont tes prochains projets artistiques ?

J’ai été contacté il y a quelque mois par un photographe parisien qui prend beaucoup de clichés de mode de Drag Queens, notamment pour l’émission « Drag Race ». Il m’a proposé de shooter avec lui, et j’ai accepté avec grand plaisir. Je vais donc en décembre à Paris pour prendre des photos avec lui en studio. C’est un super départ en France.

Autrement, je suis également en train de monter un spectacle qui sera joué en Suisse fin 2023. Ce sera l’histoire de mon personnage Frani ELLE, la valaisanne qui parle de son quotidien et de celui de ses concitoyen·ne·s.

Pour finir, un conseil à donner aux personnes qui voudraient se lancer dans le drag ?

Je conseillerais déjà de le faire : si vous avez envie de vous lancer, faites-le lorsque vous êtes prêt·e·s. Il faudra aussi s’armer de patience pour apprendre toutes les techniques, mais aussi prendre en compte l’aspect financier, puisque le drag coûte cher. Ce qui est bien pour commencer c’est d’emprunter des accessoires à des copines et d’apprendre petit à petit. Le plus important est de faire les choses avec sincérité et passion.