Photos : ©Ylenia Dalla Palma

Rédigé par : Diego Fernandez

ÉCOLOGIE • La rentrée universitaire pousse comme chaque année des étudiant·e·s à prendre pour la première fois leur indépendance, en colocation par exemple. La montée du prix des combustibles fossiles pour le chauffage peut être l’occasion de s’interroger sur les différents types de logement disponibles. L’auditoire est donc allé voir comment l’écologie est abordée par la coopérative MOUL2, à Bioley Magnoux (VD).

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ÉCOLOGIE • La rentrée universitaire pousse comme chaque année des étudiant·e·s à prendre pour la première fois leur indépendance, en colocation par exemple. La montée du prix des combustibles fossiles pour le chauffage peut être l’occasion de s’interroger sur les différents types de logement disponibles. L’auditoire est donc allé voir comment l’écologie est abordée par la coopérative MOUL2, à Bioley Magnoux (VD).

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Rédigé par : Diego Fernandez

ÉCOLOGIE • La rentrée universitaire pousse comme chaque année des étudiant·e·s à prendre pour la première fois leur indépendance, en colocation par exemple. La montée du prix des combustibles fossiles pour le chauffage peut être l’occasion de s’interroger sur les différents types de logement disponibles. L’auditoire est donc allé voir comment l’écologie est abordée par la coopérative MOUL2, à Bioley Magnoux (VD).

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Comment vivre mieux ?

Photos : ©Ylenia Dalla Palma

Rédigé par : Diego Fernandez

ÉCOLOGIE • La rentrée universitaire pousse comme chaque année des étudiant·e·s à prendre pour la première fois leur indépendance, en colocation par exemple. La montée du prix des combustibles fossiles pour le chauffage peut être l’occasion de s’interroger sur les différents types de logement disponibles. L’auditoire est donc allé voir comment l’écologie est abordée par la coopérative MOUL2, à Bioley Magnoux (VD).

Il y a 14 ans, après 13 ans de vie dans un squat renanais, 6 ami·e·s ont eu envie de créer un nouveau lieu de vie, de coopération, de construction et d’autonomie, en se fondant sur leur sensibilité écologique et leur désir d’habiter à la campagne ensemble. Les coopératives d’habitation de l’époque étant déjà pleines, il·elle·s ont donc décidé d’acheter un moulin exploité entre 1901 et 1980 à Bioley-Magnoux, composé d’une partie industrielle et d’une petite maison.

« C’est riche car plein de gens amènent leurs savoirs »

– Claudine Meier, membre fondatrice de la coopérative

Ayant peu de moyens financiers, les entrepreneur·ice·s ont rénové eux·elles-mêmes le moulin, afin d’en faire neuf appartements et un « interbat », pièce commune conviviale reliant la maison rénovée et la partie industrielle. La plupart n’ayant jamais œuvré sur un chantier, il·elle·s ont acquis les compétences techniques nécessaires sur le tas, parfois appuyé·e·s par des entreprises locales : « C’est riche car plein de gens amènent leurs savoirs donc on est capable de faire plein de choses », raconte Claudine Meier, membre fondatrice de la coopérative. Par ailleurs, les coopérateur·ice·s ont pu compter sur le soutien de la communauté qui a financé en partie les travaux grâce à un crowdfunding. Lionel, habitant de la coopérative ajoute d’ailleurs : « C’est vraiment la philosophie sur laquelle se base la vie ici : le recyclage, la récup’ et l’entraide ».

Une coopérative écologique
Vivre dans ce moulin rénové semble plutôt économique : les coopérateur·ice·s ne paient que 10 CHF par mois pour se chauffer. Pour arriver à ces économies, les bricoleur·euse·s (avec l’expertise de professionnel·le·s lorsque nécessaire) ont détuilé elles·eux-mêmes leur toit et ont posé 60 m2 de panneaux solaires thermiques. Grâce à ceux-ci, au design bioclimatique de la maison et à l’importante isolation, la chaudière à bûches n’a dû être allumée que trois fois entre le 23 septembre et le 10 octobre de cette année. « On a investi toute notre énergie, notre temps et les moyens donnés par la banque pour isoler » rapporte Mme Meier. En outre, 100 m2 de panneaux solaires photovoltaïques produisent 39% de l’électricité directement consommée.

« C’est la philosophie sur laquelle se base la vie ici : le recyclage, la récup’ et l’entraide »

– Lionel, habitant de la coopérative

Le reste est revendu. Mme Meier, explique à ce propos : « On est en train de regarder pour des batteries mais elles sont chères, pas au point et peu écologiques ». Ainsi, l’autonomie totale n’est pas encore acquise. Sur le plan énergétique, la coopérative n’utilise pas de mazout et est donc relativement autonome au niveau électrique. L’évocation de la crise énergétique les fait donc sourire, puisqu’il·elle·s risquent moins le blackout total contrairement aux autres habitations.

©Ylenia Dalla Palma

En dehors des mesures liées à l’énergie, la coopérative a travaillé sur d’autres mesures écologiques ; les toilettes sèches offrent un excellent compost ; deux ruches et 50 nichoirs pour oiseaux ont été installés ; 60 arbustes ont été plantés pour former une haie, le potager est certifié par ProNatura, les matériaux de construction sont le plus écologique possible. Et Mme Meier se permet de dire plutôt fièrement : « On va faire un jardin-forêt. On a commandé une vingtaine d’arbres fruitiers ». Lionel ajoute : « On fait pousser nos patates, tomates, herbes aromatiques, de la vigne, des kiwis, des figues, rhubarbe, poireaux, salade, un peu de tout ! ». Il avoue tout de même que l’autonomie alimentaire de quinze personnes est un défi et ajoute en riant que « le jour où on s’ennuiera, on s’y attaquera ».

Des projets peu faciles à mener
Pour ce qui est des relations avec les autorités, Mme Meier est mitigée : « II·elle·s sont correct·e·s, ne nous mettent pas de bâtons dans les roues mais ne nous déroulent pas le tapis rouge non plus ». Par exemple, la phytoépuration (système d’assainissement des eaux usées par les plantes) qui est un projet cher à la coopérative n’a pas pu se concrétiser. De même, la création d’un rucher plus grand n’a pu se faire. Claudine fait le bilan : « On pensait vivre les lieux dès le début, faire des concerts, etc. et c’est seulement en 2019 qu’on a fini le gros œuvre ». Les prochains projets seront d’augmenter leur autonomie alimentaire et électrique, ainsi que la construction d’un poulailler et la finition de la terrasse, qui est « la dernière grosse affaire » selon Lionel.

« Lorsqu’on travaille tou·te·s dans la même direction au même moment, on est beaucoup plus efficaces »

– Lionel et Claudine

Lionel et Claudine conseilleraient à toute personne désirant se lancer dans un tel projet « de trouver et d’investir sur un bon noyau solide humainement », même si elles sont aussi « ce qu’il y a de plus compliqué ». Il·elle·s ajoutent : « On voit sur les travaux à plusieurs que lorsqu’on travaille tou·te·s dans la même direction au même moment, on est beaucoup plus efficaces ». Enfin, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide aux autres coopératives : l’entre-aide est sans doute la clé pour un meilleur vivre ensemble sur cette planète.

Plus d’informations sur :
https ://coopmoul2.wixsite.com/moulin