Arkhaï : le nouveau volume

Rédigé par : Valentine GIRARDIER
COLLECTIF · L’association Arkhaï, éditrice de la revue, puis de volumes du même nom, a récemment publié son dernier ouvrage. Mélangeant les horizons comme les disciplines, l’ouvrage se veut collaboratif et unificateur. Somme toute, une diversité de regards philosophiques, artistiques et réflexifs qui invite à penser.
L’association Arkhaï est un projet qui a vu le jour à l’Université de Lausanne en 1992. Elle est née d’une volonté d’unir les disciplines, il s’agissait de réunir tant des physicien·ne·s, des historien·ne·s, des mathématicien·nes que des poète·sse·s, des philosophes ou des artistes, au sein d’une œuvre collective, d’abord sous la forme d’une revue, puis, aujourd’hui, sous le même nom (Arkhaï), de véritables livres, mis en série, mais autonomes. Aujourd’hui, tout en poursuivant cette entreprise, elle a pour but de promouvoir la culture sur le campus. Elle va aussi au-delà des murs universitaires pour toucher l’univers romand plus largement au travers de diverses activités et ateliers, notamment en partenariat avec une école lausannoise, autour des questions sur la technologie. La revue Arkhaï fait particulièrement parler d’elle, car elle vient de publier son nouveau volume paru cet automne 2021. Cet ouvrage thématique regroupe des textes, des illustrations, des photographies et des réflexions philosophiques. Il est le fruit d’une collaboration étroite du nouveau comité directeur et éditorial avec des artistes venu·e·s des bancs de l’Unil, du canton de Vaud ou de France. Toujours dans l’idée d’offrir un contenu transdisciplinaire, le volume 2021 interroge les relations et les tensions entre le texte et l’image, sous l’angle d’« interface », notion très actuelle à l’ère du numérique.
Texte-image-interface
Le volume 2021 se présente avant tout comme introspectif et réflexif, interrogeant la place de l’image et du texte au travers de l’objet : le livre. L’esthétique graphique de l’ouvrage a, de ce fait, été travaillée pour capter le regard, interpeler la pensée, autant dans les illustrations qui parcourent le contenu que sur la couverture. Lorsque l’on se risque à ouvrir ledit livre, l’on découvre une composition en cinq parties ; graphes, cadres, planches, programmes et formes. Chacune d’elles permet de penser l’interface… Graphiquement, l’interface est paradoxale, à la fois répétition du sens et de la forme, mais sensible à l’irrégularité et à la mobilité du réel. L’interface, prise comme cadre, peut être pensée comme circonscription, comme limite – limitant quoi ? Que trouve-t-on en dehors ? Sur les planches, l’interface devient neutre, elle se donne comme surface, comme espace d’illustrations visuelles animées ou non, elle est un support à l’action. Encapsulée dans la notion de « programme », l’interface se double. Elle donne à voir ce qui n’est pas encore, mais elle est aussi un ensemble clos, un langage défini, programmé. Finalement, l’interface peut se faire forme. Au sens où elle devient canevas et contenant, mais aussi indissociable de son contenu – voire modelée par lui – c’est ainsi que l’interface se décline comme médium. Ceci n’est qu’un aperçu du profond voyage philosophique, à la jonction du texte et de l’image, que suggère le travail d’Arkhaï 2021. Pour en découvrir davantage, jetez-y vous-mêmes un œil curieux et suivez l’actualité de L’Auditoire. Rendez-vous sur https://www.arkhai.com/vol2021.php pour toute information complémentaire sur l’association et ses activités, ainsi qu’à Basta pour acquérir Arkhaï 2021. Texte – Image – Interface, au prix de 25 CHF.