L’IMAGINATION

Par petits ruisseaux tu coules
Dans les interstices de mes envies tu fuis
Assoiffée tu t’échappes, sans effort
Par sauts de mante, sans même que l’on n’ait cherché à te lancer
Lorsque j’essaie de te brider
Lance-pierre 
Tu me nargues
Tu t’en fiches
Tu ris 
Tu construis mes intrigues, sans dépendre ni de mes demandes ni de ma fatigue
Sans limite sauf celle de mes convoitises
L’ultime 
Sans fin
Sans fond
Inlassable répétition 
Comme au théâtre je peux m’asseoir
Observer tes images
Tourner des centaines de pages, toujours les mêmes phrases
Sans toi je ne sais pas
Je n’ai jamais cherché à te fuir
Je te laisse, gambader 
Machine en route
Parfaitement autonome
Parfois tu m’épuises
Tu m’écrases avec tes vouloir
Tu me pousses à viser toujours mieux, haut 
Plus
Fort
Autre 
Tu me frustres
Indocile 
Je te jette et te réclame de te taire
Tu me comprends
Alors tu fais semblant
T’évanouis
Pour un temps
Mais tu reviens, par le même chemin
Tu es mon chien, ou je suis le tien
Puis 
Tu finis par me faire sourire
Et par me dire
Pourquoi sans l’imagination ?
 
Mais moi avec toi 
C’est ta belle guerre sans le hasard

Julianne Piergiovanni

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