Photo : Thibaud Mettraux, De la postichité des fleurs, Poésies, Genève, ©Éditions des Sables.

Propos recueillis par : Ylenia Dalla Palma

LITTÉRATURE • Alors que Thibaud Mettraux est actuellement assistant en linguistique française à la faculté de Lettres à l’Université de Lausanne, il est aussi jeune poète. L’auditoire est allé à sa rencontre à l’occasion de la publication de son premier recueil.

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Propos recueillis par : Ylenia Dalla Palma

LITTÉRATURE • Alors que Thibaud Mettraux est actuellement assistant en linguistique française à la faculté de Lettres à l’Université de Lausanne, il est aussi jeune poète. L’auditoire est allé à sa rencontre à l’occasion de la publication de son premier recueil.

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Propos recueillis par : Ylenia Dalla Palma

LITTÉRATURE • Alors que Thibaud Mettraux est actuellement assistant en linguistique française à la faculté de Lettres à l’Université de Lausanne, il est aussi jeune poète. L’auditoire est allé à sa rencontre à l’occasion de la publication de son premier recueil.

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D’étudiant à poète

Photo : Thibaud Mettraux, De la postichité des fleurs, Poésies, Genève, ©Éditions des Sables.

Propos recueillis par : Ylenia Dalla Palma

LITTÉRATURE • Alors que Thibaud Mettraux est actuellement assistant en linguistique française à la faculté de Lettres à l’Université de Lausanne, il est aussi jeune poète. L’auditoire est allé à sa rencontre à l’occasion de la publication de son premier recueil.

Bonjour Thibaud, premièrement pourrais-tu te présenter et me dire ce qui t’a mené à l’écriture ?

Je m’appelle Thibaud Mettraux, je suis assistant en linguistique française à Lausanne, et je suis actuellement en train de finaliser ma thèse qui porte sur la rhétorique. J’ai commencé à écrire au début de mon gymnase, en commençant par des chansons. J’ai ensuite essayé pas mal de projets en prose, notamment des romans et des nouvelles, mais c’est surtout l’écriture poétique qui m’a toujours accompagné.

Tu as donc publié ton premier recueil de poèmes il y a quelques mois, quelle a été la genèse de ce livre ?

Après toutes ces années d’écriture, j’ai eu envie d’essayer de confectionner un recueil de poésie avec la matière que j’avais produite. J’ai donc commencé à réellement travailler dans cette direction, en produisant de nouveaux poèmes destinés à ce recueil. Quand j’ai senti que j’avais assez de poèmes, je les ai imprimés et les ai étalés dans ma chambre, pour avoir une vue d’ensemble de mon travail. Mon idée était d’avoir un dialogue à deux voix qui s’adressent l’une à l’autre mais ne peuvent pas se comprendre.

Les fleurs sont un symbole poétique sursaturé et artificiel

J’ai donc construit mon recueil sur cette base, avec peut-être une dimension cyclique qui apparaît, notamment avec des thèmes comme la désillusion et le retour, ainsi que des titres récurrents. C’est une année et demie après que l’idée a germé dans ma tête que mon recueil est né.

Pourquoi as-tu choisi la poésie plus qu’un autre genre pour t’exprimer ?

J’ai toujours préféré le texte bref, que ce soit en tant que lecteur ou écrivain. De plus, mon admiration pour la littérature est venue par la lecture de textes poétiques au gymnase. C’est très cliché, mais un peu comme tout le monde, j’ai lu Verlaine et Rimbaud. J’ai par la suite pu développer ce goût pour la poésie durant mes années d’études en Lettres.

J’aime ce qui est absolument banal

Le titre de ton recueil est très intéressant, « De la postichité des fleurs », que représente-t-il pour toi ?

Le titre annonce une double tonalité, un peu kitch et ludique avec ce néologisme « postichité ». L’idée était donc de révéler cette tonalité légère qui se retrouve dans le recueil, mais aussi transmettre l’idée du postulat selon lequel les fleurs sont un symbole sursaturé. Il devient alors pur signifiant, et peut signifier autant tout que rien, comme c’est le cas pour moi. Je pense finalement que la poésie ne peut pas dire grand-chose si ce n’est des bouts rimés artificiels. Par ailleurs, annoncer le caractère faux de ces fleurs permet de laisser la place à une certaine mélancolie qui apparaît aussi dans le recueil.

Tu as une écriture assez crue, tu n’hésites pas à utiliser des mots comme « foutre » ou « con ». Que cherches-tu à renvoyer avec de telles images ?

Déjà, ce sont des mots qui me font rire, surtout les deux que tu cites en l’occurrence. J’ai un goût pour le trivial, j’aime bien ce qui est absolument banal. Selon moi, si la poésie agit sur le monde, c’est qu’elle prend les éléments qui seraient les plus rétifs à l’expression poétique pour essayer de les fondre dans un moule. J’aimais donc bien l’idée de jouer sur les registres de langue et travailler avec un vocabulaire cru, mêlé à une structure métrique plutôt vieillotte, pour aborder les thèmes de mes poèmes avec une certaine légèreté.

Tu es également musicien, est-ce que la musique a une influence sur ton univers poétique ?

Je distingue vraiment ce qui est l’écriture de chanson de l’écriture de poèmes.

Mon idée était d’avoir un dialogue à deux voix

Pour moi, le poème est destiné à être sur une page et donc à être silencieux, contrairement à la vocalité de la chanson. Mais, d’un autre côté, j’avoue qu’il y a des fragments de chanson qui ont été parachutés dans mon recueil. Il y a donc certainement une influence de ma facette de musicien, bien que je distingue les deux manières d’écrire, entre poésie et chanson.