Photo : ©Edson Junior

Rédigé par : Jeanne Möschler

MENTALISME • La magie n’est pas réservée aux romans fantastiques ou aux films à effets spéciaux. Il existe à Lausanne des magicien·ne·s, dont des mentalistes, peu nombreux·ses, mais il·elle·s sont passionné·e·s. L’auditoire s’en est allé les rencontrer afin d’en savoir plus sur ces pratiques peu communes.

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Rédigé par : Jeanne Möschler

MENTALISME • La magie n’est pas réservée aux romans fantastiques ou aux films à effets spéciaux. Il existe à Lausanne des magicien·ne·s, dont des mentalistes, peu nombreux·ses, mais il·elle·s sont passionné·e·s. L’auditoire s’en est allé les rencontrer afin d’en savoir plus sur ces pratiques peu communes.

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Rédigé par : Jeanne Möschler

MENTALISME • La magie n’est pas réservée aux romans fantastiques ou aux films à effets spéciaux. Il existe à Lausanne des magicien·ne·s, dont des mentalistes, peu nombreux·ses, mais il·elle·s sont passionné·e·s. L’auditoire s’en est allé les rencontrer afin d’en savoir plus sur ces pratiques peu communes.

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Immersion dans la magie

Photo : ©Edson Junior

Rédigé par : Jeanne Möschler

MENTALISME • La magie n’est pas réservée aux romans fantastiques ou aux films à effets spéciaux. Il existe à Lausanne des magicien·ne·s, dont des mentalistes, peu nombreux·ses, mais il·elle·s sont passionné·e·s. L’auditoire s’en est allé les rencontrer afin d’en savoir plus sur ces pratiques peu communes.

Pour nous, moldus facilement fourvoyé·e·s, la différence entre les types de magie est plutôt obscure, alors qu’il existe pléthore de manières de pratiquer cet art. Le close-up, c’est le un à un avec des objets du quotidien (pièce de monnaie, briquets, etc.), à exécuter très proche du public. La magie de scène, c’est également de la manipulation d’objets, mais devant plus de monde. Le mentalisme est aussi l’une des disciplines de la magie. Zack, enseignant et mentaliste, le définit comme « tout ce qui a trait à des pouvoirs cognitifs et à donner l’impression que l’on peut extraire des informations de la tête des gens ». C’est une pratique qui connaît un succès florissant depuis une dizaine d’années, note Yannick, étudiant et magicien engagé dans des restaurants pour faire du close-up.

Des tours appris aux conseils à transmettre
D’où est venu leur intérêt pour la magie ? Zack, passionné par les maths et la mémoire, a constaté que ses élèves avaient quantité de matière à apprendre par cœur, mais qu’on ne leur apprenait jamais à apprendre. Il a donc commencé à s’intéresser à des moyens mnémotechniques, puis au domaine même du mentalisme, qui touche à la psychologie. Yannick, c’est avec quelques tours de cartes appris sur YouTube, de nombreuses représentations devant ses proches et de la curiosité qu’il est devenu magicien.

L’honnêteté et les intentions de la personne sont primordiales avant de transmettre des conseils

Nos deux passionnés insistent sur le rôle fondamental qu’ont joué leurs mentors : « il habite dans le sud de la France, il donnait un stage de mentalisme où j’étais le seul inscrit. J’ai passé une semaine chez lui à faire des master class de 15 heures et à développer plein de trucs. Si je bloque sur la préparation d’un tour, je peux l’appeler et il est toujours là pour moi », confie Zack. Yannick a rencontré le sien chez Jouets Davidson. « J’allais toutes les semaines acheter des objets en rapport avec la magie, alors on a sympathisé. C’est un mec hyper généreux qui m’a transmis une bonne partie de son savoir, car il a vu que j’étais honnête et que j’allais en faire quelque chose de bien. »

On veut faire de la magie plus accessible et narrative

C’est un point qui compte aussi pour Zack, mentor de magicien·ne·s d’une génération plus jeune : l’honnêteté et les intentions de la personne sont primordiales avant de transmettre des conseils. Les clubs de magie sont également un moyen de partager sa passion pour cette pratique et les avis les concernant sont multiples.

©Milad Fakuian

Certain·e·s en sont très critiques, comme Zack qui les voit comme des lieux « masculins, rétrogrades et conservateurs ». Il est vrai que dans le club de magie de Lausanne, ils sont soixante hommes pour deux femmes. Yannick voit les clubs de magie comme le reflet du fait que cette pratique est une branche très masculine, plutôt que d’en être la cause. Jessi nuance également le côté conservateur : « les nouveaux tours sont toujours bienvenus et il y a bien une certaine appréhension des vieux face à la technologie, mais ça, c’est comme partout. »

De lapin à magicien
Quand on pense à la magie, on imagine bien vite un lapin jaillissant d’un chapeau tapoté par une grande baguette magique alors que la réalité est tout autre. Les magicien·ne·s cherchent continuellement à se renouveler. « Les grandes illusions ne sont plus très populaires chez les jeunes. On veut vraiment se détacher de l’image du magicien avec son assistante, et plutôt faire de la magie plus accessible et narrative et de faire vivre des émotions au public », assume Jessi, étudiant·e à l’Unil et magicien·ne. Afin de trouver de l’inspiration et se renouveler, Yannick raconte qu’il pioche ses idées dans les livres, sur internet, dans ses expériences de vie, puis utilise ce matériel pour créer des tours. Pour l’hypnose et le mentalisme, Zack utilise le même procédé : « Il faut être bienveillant et original. On a assez entendu le discours classique du mentaliste selon lequel on n’utiliserait que 10 pour cent des capacités de notre cerveau… mais que lui en utilise 20 ! C’est très centré sur le moi du mentaliste et il adopte une posture supérieure. Pour me diversifier, je choisis une thématique (libre arbitre, déterminisme, mémoire) ou une émotion que j’ai envie de faire vivre aux gens – et ensuite je regarde avec quelle technique c’est réalisable.

« Il faut être transmetteur, mais pas autocentré et pas chiant »

En ce moment, je travaille sur un spectacle avec la mémoire comme fil rouge, et l’idée c’est vraiment de transmettre quelque chose au public qu’il peut emmener chez lui, des moyens mnémotechniques, des émotions… » La posture de l’artiste est alors importante. « Il faut être transmetteur, mais pas autocentré et pas chiant », estime Zack. Jessi aime quant à lui·elle varier les postures : « on cherche à émerveiller plus qu’à impressionner. Dans beaucoup de tours, on se met au niveau du public et on fait semblant de découvrir en même temps que lui. Et parfois, on a une position de présentateur mais tout en gardant l’échange avec le public ». Et cela afin de sortir de la division magicien·ne/scène, public/salle et de nous faire vivre, sous nos yeux ébahis, des moments extraordinaires… et magiques !