Le twirling, quésako ?

Propos recueillis par : Ylenia Dalla Palma

SPORT · Le twirling bâton, mais quel est ce sport ? Alors que le club de Lausanne emmène ses athlètes à la Coupe d’Europe, l’Auditoire est allé à la rencontre de Nicole, sa présidente, et Jocelyne, monitrice, afin d’en apprendre plus sur le fameux lancé de bâton. 

Pouvez-vous me parler du twirling ? Qu’est-ce que ce sport exactement ?

J : Le twirling bâton est un mélange de gymnastique au sol avec un engin qui est le bâton, de danse et de théâtre. Il prend beaucoup de bases dans la danse classique, mais plus le niveau évolue, plus le bâton vient se mêler aux mouvements de ballet et de gymnastique. C’est un sport à la fois technique et artistique qui se pratique autant en solo, en duo qu’en team. 

Pouvez-vous me présenter votre club ? Comment est-il organisé et quel rôle vous-même y jouez-vous ?  

J : Pour ma part, lorsque j’étais petite j’ai fait du twirling qui tirait plus vers du majorette, à Fribourg. Petit à petit, je me suis plutôt dirigée vers le twirling bâton, plus attirée par l’aspect danse et chorégraphie de la discipline. Ensuite, à l’adolescence, j’ai arrêté et suis venue à Lausanne. Cependant, lorsque j’ai eu ma fille, je l’ai premièrement présentée à la danse lorsqu’elle avait 4 ans, mais je ne trouvais pas cela très intéressant. Je lui ai donc proposé de s’inscrire au club de twirling de Lausanne, ce qui lui a beaucoup plu. Je l’ai donc suivie dans son parcours et de fil en aiguille, j’ai commencé la formation Jeunesse et Sports afin de devenir monitrice pour pallier le manque de professeur·e·s du club. Cela fait donc vingt-trois ans maintenant que je suis monitrice, et je suis par ailleurs devenue également présidente du club de twirling d’Ecublens depuis une année. 

C’est un sport à la fois technique et artistique qui se pratique autant en solo, en duo qu’en team. 

Jocelyne Cuviello Sciboz

N : C’est bien plus par hasard que je suis arrivée au club de twirling de Lausanne. Je n’avais en effet jamais pratiqué la discipline auparavant. C’est en rencontrant une maman au Conservatoire de Lausanne que j’ai eu connaissance du twirling. Ma curiosité piquée, j’ai été voir de moi-même les athlètes en salle de gym et je me suis laissée séduire par cet alliage de danse et de lancer de bâton. Je suis donc entrée dans le club et cela fait maintenant 35 ans que j’y suis. C’est un sport qui m’a permis de m’épanouir au niveau administratif puisque, de fil en aiguille, j’ai également pu entrer dans la Fédération de Twirling en tant que secrétaire. Maintenant, cela fait quatre ans que je suis présidente du club de Lausanne 

Comment le club s’est organisé durant la pandémie de Covid-19 ? 

J : Après la fin du confinement, les salles de gym sont restées fermées environ deux semaines, puis la commune de Lausanne a décidé d’ouvrir à nouveau les salles pour permettre aux jeunes de moins de 16 ans de continuer à pratiquer leur sport. Nous avons donc pu continuer à travailler avec nos athlètes, en appliquant les restrictions, évidemment. Cependant, avec l’annulation des compétitions, nous avons senti une grosse baisse de motivation dans la team, notamment chez les nouvelles qui ont été démotivées par le manque de but. Il y a donc une partie des athlètes qui ont abandonné à la suite de cette période difficile. 

N : Donc, après la fin des restrictions contre le Covid, nous nous sommes posés beaucoup de de questions, notamment avec cette perte d’athlètes. Recruter à Lausanne reste difficile puisqu’il existe beaucoup d’offres de sports au sein de la ville. Nous avons donc eu l’idée, pour attirer de nouveaux·elles membres, d’ouvrir le club d’Ecublens. 

Elles sont une chouette équipe très soudée qui se réjouissent les unes pour les autres. 

Nicole Lagrotteria

Quels sont les objectifs du club quant à ses athlètes ? 

J : Notre objectif est toujours de les amener en compétition, mais on discute au préalable avec chacune d’entre elles ainsi qu’avec les parents pour connaître leurs préférences, mais aussi leur faire part de ce que nous voyons comme parcours pour elles. Donc, nous préparons toutes les filles pour y arriver mais elles ne se lancent pas toutes en même temps dans le grand bain des concours de twirling. 

N : Pour y arriver, nous faisons appel à des spécialistes à la fois sportifs, chorégraphes, mais aussi de la santé afin d’avoir une équipe complète autour de nos filles. Nous avons par ailleurs un partenariat avec le département du sport du CHUV qui prend régulièrement soin de nos athlètes, car il est à la fois important de se dépasser physiquement mais aussi de prendre soin de son corps. Il y a un grand besoin de suivi personnel dans le sport de haut niveau, et en cela les monitrices du club sont essentielles. Le travail sur chaque athlète est presque unique puisque chacune d’elles aura des émotions et des interprétations différentes, et donc des besoins différents. On fait donc une sorte de tournus entre monitrices pour qu’elles puissent avoir diverses manières d’être coachées. 

Quelle ambiance règne au sein du club alors que plusieurs athlètes se retrouvent à la coupe d’Europe ? 

J : Ces deux dernières semaines étaient très sérieuses mais nous avons fait en sorte de créer un lien entre les athlètes, c’est-à-dire que nous sommes par exemple allées faire une sortie bowling. Nous avons aussi sympathisé avec le club de Nyon qui est également parti à la coupe d’Europe. Nous avons donc réellement réussi à créer une unité positive entre nos filles. D’ailleurs, aux premières nouvelles, cela a l’air de se passer très bien pour elles. 

N : En compétition, en tout cas au niveau national, une athlète encourage l’autre. Il y a donc beaucoup de soutien les unes envers les autres. Elles sont une chouette équipe très soudée qui se réjouissent les unes pour les autres. 

Mais que deviennent les athlètes à la fin de leur carrière ? 

J : Plusieurs de nos anciennes athlètes sont devenues monitrices, comme moi, après avoir passé leur brevet Jeunesse et Sports. D’autres sont également devenues juges de compétitions. Il y a donc tout un groupe d’anciennes qui sont restées au club ou dans le milieu du twirling, ce qui est très chouette. 

N : Oui, c’est comme une famille. Même celles qui ne reprennent pas forcément de poste de monitrice ou de juge restent d’une certaine manière dans l’association, en venant aider pour les ventes de pâtisseries par exemple. Cependant, je trouverais cela génial si ces anciennes athlètes allaient ouvrir elles-mêmes d’autres clubs de twirling en Suisse, afin de faire connaître ce sport et attirer plus de membres. En effet, le nombre d’athlètes de twirling stagne depuis plusieurs années, et nous espérons réussir à avoir plus d’adeptes. 

Finalement, quel est votre plus beau souvenir au sein du club ? 

J : Alors, j’en ai pleins mais je dirais que la plus belle expérience que j’ai eue était avec la team en finale à la coupe internationale au Canada. C’était une année compliquée mais nous avons réussi à entre dans les six finalistes et cela a été vraiment un bel accomplissement. 

N : Au niveau plus administratif, l’un de mes plus beaux souvenirs est lorsque j’ai défendu aux États-Unis la possibilité pour les athlètes étrangères de concourir au niveau international. Bien qu’elles étaient résidentes suisses avec un permis B ou C, on ne voulait pas les accepter dans les compétitions sous l’étendard de la nation. La Fédération Suisse de twirling m’avait donc chargée de m’occuper de cette affaire et j’ai profité de la séance du mondial pour défendre leur cause. À partir de là, ces athlètes ont enfin pu participer pour la Suisse dans les compétitions internationales. C’est un très bel accomplissement pour notre sport. 

Plus d’informations sur : https://twirling-lausanne.com

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