Photo : ©CCNC

Rédigé par : Chaïmae Sarira

COMBAT ÉTHIQUE • À l’heure où la politique suisse peine à appliquer strictement les mesures nécessaires pour préserver l’écosystème, des mouvements citoyens se créent. Ces dernier·ère·s ont décidé de défendre eux·elles-mêmes des zones naturelles exposées à des risques d’extinction…

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Rédigé par : Chaïmae Sarira

COMBAT ÉTHIQUE • À l’heure où la politique suisse peine à appliquer strictement les mesures nécessaires pour préserver l’écosystème, des mouvements citoyens se créent. Ces dernier·ère·s ont décidé de défendre eux·elles-mêmes des zones naturelles exposées à des risques d’extinction…

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COMBAT ÉTHIQUE • À l’heure où la politique suisse peine à appliquer strictement les mesures nécessaires pour préserver l’écosystème, des mouvements citoyens se créent. Ces dernier·ère·s ont décidé de défendre eux·elles-mêmes des zones naturelles exposées à des risques d’extinction…

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Pas d’avion parasite

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Rédigé par : Chaïmae Sarira

COMBAT ÉTHIQUE • À l’heure où la politique suisse peine à appliquer strictement les mesures nécessaires pour préserver l’écosystème, des mouvements citoyens se créent. Ces dernier·ère·s ont décidé de défendre eux·elles-mêmes des zones naturelles exposées à des risques d’extinction…

La ZAD, ou zone à défendre, est un projet de résistance citoyenne contre un mode de vie humain incompatible avec la préservation de l’écosystème et le développement durable de l’environnement. La ZAD s’inscrit plus généralement dans un mouvement citoyen qui refuse de contribuer à la destruction de terres fertiles par la construction de routes, bâtiments ou toute autre zone bétonnée. Ce projet repousse également le système capitaliste qui se fonde sur la productivité et la notion de l’offre et la demande en prônant l’autosuffisance et l’autogestion.

Un monde en béton altère tout l’équilibre du vivant et conduit vers l’extinction.

Les zadistes s’organisent autour de la nature et s’y adaptent en réduisant leur empreinte carbone et en adoptant une agriculture durable. Ainsi, par leur résistance à des projets d’exploitation néfaste de terrains, les zadistes s’établissent en un circuit social autosuffisant et autonome. Plus précisément, le projet ZAD a pour but d’empêcher l’avancée des GIIP, les « Grands projets inutiles imposés » en s’imposant sur les territoires naturels visés par les projets de construction.

D’une lutte à un mode de vie
Afin d’empêcher la construction d’un aéroport à Nantes, 200 personnes se sont établies en 2014 sur de grands terrains agricoles en région de Loire-Atlantique. Les zadistes refusent qu’une des rares régions humides qui abrite un écosystème riche et particulier soit mise en péril et bétonnée pour la construction d’un aéroport non essentiel. En effet, des naturalistes se sont engagé·e·s à répertorier la faune et la flore de la zone pour peser dans leurs négociations avec les autorités. Ils ont ainsi découvert une espèce du règne végétal, Pulicaria vulgaris, Exaculum Pusillum, listée dans la liste rouge de l’UICN. L’UICN, ou l’union internationale pour la conservation de la nature, travaille pour protéger la biodiversité et dénombre les espèces en risque d’extinction et voie de disparition. La protection de la biodiversité est essentielle afin de garantir le bon fonctionnement des écosystèmes dont l’équilibre est fragilisé. Les espèces sont interdépendantes et fondent un système du vivant qui résiste tant bien que mal au changement climatique. La biodiversité est la terre. Un monde en béton altère tout l’équilibre du vivant et conduit vers l’extinction. Pour concrétiser cette lutte et protéger leurs convictions, les zadistes ont établi une société autonome qui bénéficie durablement des ressources à sa disposition.

Plus de 60 sites différents sont fondés sur l’entraide et la solidarité

Il·elle·s produisent leurs propres lait, beurre et miel et ont développé plus de 60 sites différents fondés sur l’entraide et la solidarité (boulangeries, projets agricoles, culture de plantes comestibles et médicinales). Hélas, sous la présidence de Macron en 2018, le lieu occupé se fait attaquer par des grenades, brûler et les gens expulsés. Malgré tout, leur victoire est marquante ; la construction de l’aéroport a été totalement abandonnée par les autorités.

Un mouvement répandu
Les zadistes sont déjà établi·e·s dans une dizaine de sites en France et ailleurs. En Suisse, la ZAD de la colline du Mormont au pied du Jura, à la Sarraz, lutte afin de contrer les avancées d’une grande entreprise de cimenterie. Le projet d’extension de cette dernière fera disparaître le plateau Birette et touchera directement à colline du Mormont, une zone abritant l’une des plus riches flores vaudoises, et listée dans l’inventaire fédéral des paysages.

Un retour vers la conscience
Construction de niches, gestion de forêts et ses ressources, indépendance de l’état et responsabilité individuelle. Les zadistes semblent se réapproprier un mode de vie qui stimule l’humain et ses fonctions physiologiques : il construit, détruit, réfléchit, vit en communauté et s’adapte à son environnement en vivant en symbiose avec la nature. Les zadistes s’approprient ce que les humains ont sacrifié pour le confort de la société humaine dictée par la monotonie et la consommation. Ils refusent que la vie humaine piétine tout l’environnement qui les entoure.