Voyage en terre helvète

Chaque année, les étudiants et étudiantes du cours Tandem de l’Ecole de français (prof. Myriam Moraz) nous font part de leurs péripéties et impressions vis-à-vis de notre pays. Les transports en commun, les problèmes de langues et la ponctualité suisse sont à nouveau évoqués par les étudiants en échange.

Un lapsus révélateur !

Une fois, j’étais avec une fille au lac de Sauvabelin, où nous étions allés nous promener. Nous avons vu des canards et je voulais lui raconter une histoire à propos du fait que les canards ne peuvent pas mordre. Mais à ce moment-là je ne connaissais pas le mot « mordre ». Alors, je commence mon histoire avec « le canard bite, … » et puis elle a éclaté de rire. Elle n’a pas pu s’arrêter, elle a ri si fort. Elle m’a enfin expliqué, ce que le mot signifie et j’ai précisé que je pensais que c’était pareil qu’en anglais : Bite something, to take a bite. Maintenant, que je connais ce mot vulgaire je fais attention avec l’utilisation de ce mot.

(Dario, Suisse-allemande)

Les gens les plus drôles

Bien sûr, les Romands attachent plus d’importance à la bonne nourriture. « On a bien mangé » est ici l’expression d’une soirée réussie par excellence. De plus, les Romands ont dans leur vie quotidienne une chaleur qui est étrangère à de nombreux Suisses alémaniques. On apprécie la rencontre humaine, même si elle ne conduit pas à une amitié durable. Le contact quotidien ici m’a toujours rappelé celui des Américains: quelque chose de formalisé peut-être, mais toujours poli et cordial. Par exemple, la formule de salutation « ça va ». Après tout, la vie n’est pas seulement une question de grands sentiments, mais aussi de petites choses.

(Dario, Suisse-allemande)

On ne rigole pas avec la ponctualité dans les restaurants !

Quand je suis arrivée en Suisse Romande, la première chose qui m’a surprise c’est la ponctualité… non seulement des transports en commun (les trains, les bus,…), mais aussi des repas ! Une fois, j’étais avec ma famille et on voulait aller à manger dans un restaurant, alors, j’ai réservé une table pour 20 heures. Mais malheureusement on a eu un retard de 15 minutes ! Quand nous sommes arrivés le serveur nous a dit que la table n’était plus réservée pour nous, parce que nous étions arrivés trop tard ! Donc, nous avons été obligés de dîner à la maison. Maintenant j’ai appris la leçon et je suis devenue plus ponctuelle.

(Martina, Italie)

© Myriam Moraz

Se promener dans le noir !

L’autre jour, je me suis promenée à Vevey, et je m’en fichais qu’il fasse nuit. Il n’y avait même pas d’ombres dans les petits chemins morts que j’ai traversés. Et après avoir marché quelques kilomètres, je suis rentrée chez moi « très tranquille », comme si je m’étais perdue pendant deux heures, et comme si je n’avais pas eu peur d’être toute seule dans le noir. En Equateur j’aurais sûrement été kidnappée!!!

(Daniela, Equateur)

Les animaux du Starbucks ! Il faut payer !

J’étais au Starbucks de la gare et en regardant les gens, j’ai vu un cocker espagnol dont je suis tombée amoureuse. Mais après y avoir pensé un moment, je n’étais plus amoureuse car en Suisse, il faut payer même pour avoir des animaux domestiques.

(Daniela, Equateur)

Comment traverser la route ?

Ici en Suisse, toutes les voitures s’arrêtent quand les piétons traversent la rue et vous ne devez pas attendre que les voitures vous laissent passer tant que vous traversez la rue sur un passage pour piétons. C’était très différent pour moi et j’étais très surpris, parce que je n’avais jamais vu une chose pareille dans mon pays, et pas seulement dans mon pays, je n’ai jamais vue cela en Europe. C’est spécial en Suisse et j’aime beaucoup ça. Par ailleurs, ici, vous avez réussi à protéger les parcs et les lieux privés. Si ces lieux étaient dans mon pays, partout ce serait plein de restaurants ou de bâtiments, vous ne pourriez pas voir le lac ou trouver des arbres et de la verdure.

(Sezar, Turquie)

Etre malade en Suisse

Les docteurs pensent que rien n’est grave si vous pouvez marcher. Bizarre ! Je ne peux pas aller chez le médecin avant d’être allée chez le généraliste. Une fois un orthopédiste m’examinait pour des maux de ventre. C’était avant Noël et c’était le médecin de garde. Il m’a dit que je pouvais rentrer chez moi parce qu’il ne connaissait pas la raison de mes maux et que, comme ce n’était pas l’appendicite, je pouvais revenir après les jours fériés.

(Mariia, Ukraine)

Se marier en Suisse

Il faut payer 400.- pour la cérémonie.
Etranger ! Vous pouvez inviter des gens de manière formelle pour une demi-célébration de mariage.

(Mariia, Ukraine)

Que faut-il proposer à boire en soirée ?

Un samedi soir, j’ai invité pour la première fois des amis et des collègues suisses chez moi et, à leur arrivée, je leur ai demandé de choisir un verre à boire entre le thé et le café. Je les ai trouvés peu intéressés et je ne connaissais pas la raison. Ensuite, je me suis dit que ce n’est pas la manière habituelle, comme c’est le cas dans ma culture, d’accueillir un invité avec du thé ou du café dans un pays européen. J’ai juste changé d’avis et leur ai suggéré du vin ou de la bière, puis les jolies fleurs d’un sourire ont commencé à fleurir sur leurs visages  J’ai appris que le thé ou le café est généralement servi après le dîner et qu’il est préférable de commencer une soirée avec du vin ou de la bière.

(Mehdi, Iran)

Salutations inversées !

Je n’ai jamais pensé qu’un jour je pourrais avoir un problème avec les salutations. Dans ma culture, les hommes s’embrassent généralement sur la joue et serrent la main des femmes. Ici, en Suisse et dans d’autres pays européens, c’est différent; les hommes embrassent les femmes sur la joue et serrent la main des autres hommes. Il m’a fallu un certain temps pour m’habituer à la manière occidentale de saluer parce que je voulais inévitablement embrasser les hommes sur la joue et j’oubliais d’embrasser les femmes sur la joue.

(Mehdi, Iran)

Université ou ferme ?

Quand je suis arrivée à l’Université de Lausanne, j’étais ravie de voir un campus si vert et ouvert. Pourtant, cela m’a étonnée d’entendre des bêlements! J’ai regardé autour de moi, et voilà, au milieu du campus il y avait des moutons! C’était si marrant pour moi, étant donné que je n’ai jamais vu des animaux sur le campus d’une université! Quelle bonne idée, pour couper l’herbe et rendre les étudiants heureux !

(Amy, Angleterre)

Une vraie amie

Mon prénom est Amy, la version anglophone du prénom français « Aimée ». Cependant en Suisse, tout le monde le prononce comme le mot « ami », et je trouve ce fait très drôle ! C’est comme si tout le monde disait que j’étais leur ami, ce qui est agréable !

(Amy, Angleterre)

Rien de gratuit en Suisse

Quand je suis arrivée à l’aéroport à Genève, il y avait beaucoup de monde et tout le monde parlait français. J’avais trois grandes valises, méga lourdes. J’ai cherché une personne qui travaillait comme porteur mais, je n’en ai pas trouvé. Pauvre de moi ! J’ai essayé de détacher un charriot mais, je n’y suis pas arrivée. J’ai demandé à une dame comment cela fonctionnait, elle m’a dit : « Il faut mettre un ou deux balle ». J’ai été choquée car, d’abord je n’avais pas de monnaie suisse et je n’avais jamais vu quelque chose comme ça. Puis, j’ai vu un homme portant un uniforme de sécurité, j’ai couru vers lui, je lui ai dit que je n’avais pas de monnaie et que je ne savais pas que cela fonctionnait ainsi. Il a compris ma situation et il a détaché un charriot avec sa clé. Voilà, c’était mon premier contact avec la Suisse…

(Zebiba, Ethiopie)

Un taux de change exceptionnellement bas !

Quand je suis arrivée à l’aéroport à Genève, je transportais avec moi 2000 dollars canadiens avec la nécessité de les convertir au plus vite en monnaie locale. Ma chance ! J’ai trouvé un bureau de change dans les deux premières minutes qui ont suivi mon arrivée. J’avais tout à fait en tête que l’argent en Suisse valait plus que l’argent au Canada, mais pour une raison ou l’autre, j’ai quand même refusé l’offre du monsieur qui voulait me donner seulement 1400 francs pour mes 2000 dollars. Je ne suis pas trop forte en math et c’était une sorte de dissonance cognitive à laquelle je n’ai pas eu envie de m’attaquer le premier jour. Je suis montée dans le train pour commencer mon aventure à Lausanne avec mes 2000 dollars canadiens et aucun franc suisse.

(Sydnie, Canada)

Peser soi-même les fruits et les légumes ?

A mon arrivée, il fallait aller rapidement au supermarché parce que c’était samedi soir et que ma colocataire m’a dit que rien n’était ouvert le dimanche. J’étais dépassée… c’était le décalage horaire. Les magasins allaient bientôt fermer. Je ne pouvais pas supporter la pression. J’ai passé les légumes hors de prix, et ensuite les produits laitiers, la section de la volaille – j’ai fait le tour de l’épicerie avec un panier vide. Il était tellement occupé ce samedi soir et je me suis finalement décidée pour 2 tomates, 1 pomme, des œufs, du pain, et une boîte de petits beurres. Le panier le plus aléatoire de toute ma vie. J’ai fait la queue. Je me sentais bien. Mais c’est à ce moment-là que, avec 10 personnes qui faisaient la queue derrière moi, la caissière m’a demandé où était le prix pour mes tomates et mes pommes. J’ai cru que j’allais pleurer…

(Sydnie, Canada)

Programmer les invitations 6 mois à l’avance !

Quand j’habitais à Moscou, chaque jour, il était possible d’aller où je voulais sans planifier. Quelqu’un pouvait me téléphoner et m’inviter à aller visiter un musée, dans un parc, au restaurant, dans un club, et. Et si je n’avais pas de plans le matin, cela ne signifiait pas qu’après ma journée, je rentrerais directement chez moi. En fait, c’était spontané et plus intéressant. Ainsi quand je suis venue en Suisse, j’ai été surprise que tout soit planifié. Pourquoi avez-vous besoin de planifier votre diner 2 à 6 mois à l’avance ? je ne vous invite pas à mon mariage ou à mon anniversaire, juste à un petit dîner. Alors aujourd’hui (le 25 octobre), on a besoin de planifier notre nouvel an et c’est déjà tard ! Beaucoup d’amis savent déjà où ils vont. Et bien sûr, ils ont déjà acheté des billets et ont tout réservé pour toute l’année prochaine. Voilà ! C’est une mentalité différente.

(Elena, Russie)

La vie chère !

Au cours de mon séjour en Suisse, j’ai plu constater que la vie est très chère. Il y a beaucoup de factures à payer, et tout est plus cher comparé à mon pays mais cela se justifie grâce aux salaires élevés de la Suisse. Grâce à cela, nous pouvons avoir une belle vie et sécurisée en Suisse.

(Zhivkica, Macédoine)

Happy hours !

Toutes les fois que je vais dans un bar, je vois des gens qui boivent seulement de la bière. Je crois que c’est une boisson typique ici en Suisse. Mais à certains moments de la journée, je vois de nombreuses personnes qui commandent de la bière en même temps. Je n’ai pas compris pourquoi jusqu’à ce que mon partenaire Tandem m’explique que les boissons coûtent moins cher à ce moment de la journée et que c’est tous les jours comme ça. Je pense que c’est un moyen efficace d’avoir une clientèle satisfaite.

(Denis, Albanie)

Les familles sont vraiment petites en Suisse !

Une autre chose qui m’a fait une grande impression c’est le mode de vie parce que mon ami m’a dit que beaucoup de Suisses vivent seuls ou cohabitent avec quelqu’un. Or, même pour ceux qui créent une famille, le nombre de membres de la famille n’est pas supérieur à 4. C’est quelque chose de nouveau pour moi qui ai appris à vivre en Albanie, où la plus petite famille compte quatre membres.

(Denis, Albanie)

La fondue !

Toute ma vie, j’ai cru que, quand on parlait de « fondue » on parlait de « fondue au chocolat ». Mais juste avant d’arriver en Suisse, je me suis rendu compte qu’ici la fondue au fromage était presque un symbole national. En plus, après être allée chez mon amie suisse à Lucerne, j’ai remarqué que les Suisses peuvent avoir des traditions particulières autour de la fondue. Par exemple, chez mon amie, on a mangé la fondue avec des poires et des pommes en plus du pain, et on a bu non seulement du vin rouge, mais aussi du muscat, du jus de pomme naturel, de l’eau et du thé, tout cela en même temps ! J’ai gouté aussi la fondue à Lausanne, cette fois avec un groupe de 7 amies. On a demandé 6 portions de fondue pour nous toutes, en pensant qu’on aurait assez. Mais quand la fondue est arrivée, on avait devant nous un caquelon énorme et tellement de fromage qu’on n’a pas été capables de finir, même si on avait très faim. Je vais faire attention la prochaine fois que je mange de la fondue et je vais partager une portion avec…4 personnes, peut-être ?

(Florencia, Chili)

La musique des années 80 !

Une autre chose de drôle pour moi c’est le type de musique qu’il y a dans quelques bars et clubs à Lausanne. Un des premiers week-ends après être arrivée ici, ma colocataire, son amie et moi sommes allées au centre-ville pour boire des bières dans un bar. J’ai demandé à l’amie de ma coloc quel style de musique les gens écoutaient à Lausanne, à quoi elle a répondu « le style normal, ce que tout le monde aime ». Ok, « ce que » et « tout le monde » sont des termes relatifs. Dans le bar, on n’a écouté que de la musique des années 80 (mon style préféré). Un mois après, je suis allée dans un club avec un groupe de ESN (Erasmus Student Network) et encore une fois, presque toutes les chansons étaient des années 80. Je ne pouvais pas en croire mes oreilles ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je me sentais heureuse d’avoir été transportée dans le temps !

(Florencia, Chili)

Attention à la prononciation

Les deux premières semaines où j’étais en Suisse, j’ai dit la phrase « merci beaucoup » en la prononçant « merci beau cul ! ». Ce n’est que lorsque mon prof au Cours de vacances m’a expliqué que je me suis rendu compte de ce que je disais…

(Lucas, Etats-Unis)

Faire la bise… sur le front ?

C’est très bizarre pour moi de faire la bise quand je rencontre une femme. Une fois j’ai rencontré une femme et je n’étais pas prêt à lui faire la bise. J’ai hésité et elle m’a donné un bisou sur le front.

(Lucas, Etats-Unis)

Tous les magasins sont fermés le dimanche !

C’est très bizarre que tous les magasins soient fermés après 19 :00 ou particulièrement le dimanche ! Dans mon pays, en Iran, les supermarchés ferment après 23 :00 ! et pendant le weekend les centres commerciaux, les supermarchés, les magasins de vêtements, les restaurants sont ouverts beaucoup plus souvent ! parce que, ainsi, les autres personnes qui travaillent pendant la semaine peuvent aller faire du shopping. L’autre raison c’est que manger dans les restaurants ou faire du shopping avec la famille est un loisir pour nous !

(Zarrin, Iran)

Resquiller dans les transports en commun, c’est facile !

C’est très intéressant que, à Lausanne, il n’y ait pas de porte, de machine ou quelque chose dans les stations de métro pour contrôler les billets ! pendant les premiers jours de mon séjour à Lausanne chaque fois après que j’ai pris le bus ou le métro j’avais peur parce que peut être j’aurais dû vérifier mon billet !!!

(Zarrin, Iran)

Le système de transport

Ce qui est absolument différent entre la Suisse et mon pays, c’est le système de transport et son efficacité. La première fois que j’ai pris le train, j’ai été très étonnée de la ponctualité et de la manière de vérifier et contrôler l’achat du ticket. Dans mon pays, il n’y a pas de confiance en la bonne foi du citoyen, bien qu’il y ait une disposition constitutionnelle à ce sujet. Là-bas, toutes les stations et les bus sont équipés avec des contrôles d’accès, tout le contraire de la réalité suisse. Je trouve que la culture citoyenne d’ici permet d’avoir confiance dans le fait que personne ne va à échapper au paiement du titre de transport !

(Ana Milena, Colombie)

Où sont les petits marchés ?

Je viens de vivre en Espagne pendant trois ans et je suis très habituée à trouver beaucoup de petits marchés ainsi que de grands bâtiments industriels tenus par des familles chinoises, qui sont très accessibles pour acheter plein de choses à prix réduit. Malheureusement, je n’ai pas trouvé ce type de locaux commerciaux ici à Lausanne ! J’ai toujours dû aller au centre-ville pour faire des économies et faire les courses d’une façon moins chère que dans mon quartier. Dans mon pays, les petits marchés sont encore plus communs, ils sont situés presque à tous les coins des rues !

(Ana Milena, Colombie)

On enlève ses chaussures à l’intérieur !

Un jour, je suis rentrée chez moi et un de mes colocataires voulait me montrer quelque chose. Alors je suis allée dans sa chambre et il a regardé mes pieds et il a dit « NO NO NO NO NO » et m’a fait sortir de sa chambre. Il a dit : « tu ne peux pas porter des chaussures dans ma chambre ». J’ai dit : « mais tu portes toujours des chaussures à l’intérieur tout le temps ». Il était très en colère et il a crié : « En Europe nous ne portons pas de chaussures à l’intérieur » en claquant sa porte.

(Courtney, Australie)

Dire bonjour dans la rue, ça ne se fait pas !

Un jour, j’étais allée faire mes courses et tandis que je marchais, j’ai vu cette femme avec son chien et je pensais qu’elle allait dire « bonjour ». En Australie quand vous passez à côté de quelqu’un dans la rue, vous dites toujours « bonjour ». Au moment où nous étions sur le point de nous croiser, elle a dit « viens » à son chien et j’ai dit immédiatement « bonjour ». Nous nous sommes juste regardées et avons continué à marcher, c’était très gênant.

(Courtney, Australie)

Manger dans le train en Suisse

Je m’assieds avec mes amis dans le train qui se dirige pour Paris. Il n’y a personne dans le train sauf une famille assise en face de nous – une mère et un père avec leurs deux enfants. On a faim mais le paysage suisse nous fait oublier nos estomacs pour le moment. Les champs verts sont séparés par les arbres foncés qui ont déjà perdu toutes leurs feuilles. Derrière ces champs, le lac Léman. Derrière le lac, les montagnes saupoudrées de neige. On n’a pas déjeuné chez nous parce qu’on était en retard, et, à mon avis, c’est une habitude australienne d’être en retard. Peut-être que nos estomacs supporteraient le reste du voyage sans problème. Après vingt minutes le père assis en face de nous commence à déballer une fine couverture à carreaux. ‘Il fait quoi ?’ pense-t-on. Puis la mère sort un petit panier en osier. Les deux enfants enlèvent leurs écouteurs. Le père dispose la couverture sur la minuscule tablette du train. On oublie le paysage. La mère met soigneusement les couverts sur la table – tout le monde a naturellement une serviette. Puis la famille se met à manger des croissants avec de la confiture et du beurre, des poires et du fromage, tandis que les parents partagent un thermos avec une boisson chaude. On n’est pas aussi heureux qu’auparavant. On n’a pas prévu que l’on verrait un repas de trois services en face de nous, que certains seraient tellement préparés pour le voyage. Personne ne dit rien. ‘Peut-être qu’on pourrait commander quelque chose au wagon-restaurant ?’

(Sidney, Australie)

Etre à l’heure !

La ponctualité en Suisse m’a vraiment marquée ! Ici, les gens arrivent toujours 5 minutes avant leur rendez-vous. Mais, dans mon pays, au Kosovo, la ponctualité n’est pas toujours respectée. Les gens arrivent à leur rendez-vous 15-20 minutes en retard ou pas du tout !

(Djellza, Kosovo)

Trier les déchets !

Le tri des poubelles m’a aussi marquée. Dans mon pays d’origine, le Kosovo, il n’y a aucun tri des déchets. Ici en Suisse, nous trions presque tout! Les bouteilles en plastique, le verre, le carton, le papier et mêmes les capsules de café! C’est vraiment impressionnant comment la plupart des gens ici respectent l’environnement.

(Djellza, Kosovo)

Une histoire de confiance !

Il n’y a pas de différences très grandes entre la Suisse et la Suède. Ils commencent tous les deux par « s » et sont tous deux en Europe. Très semblables. Mais ce que je trouve le plus choquant c’est que les gens laissent simplement beaucoup de leurs affaires sans surveillance. Quand je me promène dans un parc ici en Suisse, je vois des bancs avec des sacs et personne à proximité. Personne n’a-t-il peur des gens qui leur prennent des choses ?
Je m’explique : c’est génial de pouvoir laisser ses affaires et de s’attendre à ce qu’elles soient là à votre retour. Mais c’est aussi un peu bizarre pour moi. En Suède tu ne laisserais pas tes affaires. Tu t’assures toujours qu’elles sont près de toi.

(Emilia, Suède)

Le fromage pour le dessert ? Vraiment ?

Je sais depuis longtemps que le fromage est un produit phare de même qu’une partie indispensable de la consommation quotidienne en Suisse. En fait, on sert un plateau de fromage après le plat principal quand c’est le moment du dessert. Je me souviens de mon premier repas au restaurant ici à Lausanne. J’étais frappée de voir la diversité des fromages sous le mot « dessert » tandis que le choix de « vrais » desserts (comme je le perçois) était limité. Malgré le fait que j’habite ici depuis 3 mois, je ne peux pas encore m’habituer à manger du fromage à la fin de mon diner. Je préfère des douceurs, des gâteaux, du chocolat. Moi, je suis un bec à sucre, donc, pas de fromage pour moi, s’il vous plait.

(Kseniia, Russie)

Merci, la Suisse, pour la possibilité de dormir plus

En Suisse, on retarde l’heure en Octobre tandis qu’en Russie l’heure demeure la même (honnêtement, cette pratique a été supprimée il y a quelques années). C’est un vrai cadeau, puisqu’on a une heure de plus, mais en même temps c’est un défi en quelque sorte, parce que ça a augmenté le décalage des heures entre ma ville natale et Lausanne. Quand je suis libre et que j’ai fini mes cours, ma famille va au lit, ce qui empêche ma communication avec mes proches. Bref, je me rappelle le Dimanche quand l’heure a été changée et que je me suis réveillée avec ce sentiment de satisfaction complète d’avoir dormi plus. Alors, peut-être que ça n’est pas si mal, ce changement d’heure !

(Kseniia, Russie)

Un peu contradictoire, non ?

Je crois qu’il y a une collision entre les valeurs écologiques et le système postal ici, en Suisse. Autrement dit, la Suisse est un pays très sensibilisé aux problèmes environnementaux et qui essaie de prendre certaines initiatives dans ce domaine. Pourtant, on utilise tellement de papier en écrivant toutes ces lettres qui sont parfois inutiles. Par exemple, quand j’ai créé mon compte en banque, il fallait attendre une lettre avec mes données personnelles qui comportaient code pin, un login, une carte-même et tout ça. Mais un jour, j’ai reçu une lettre qui exprimait la gratitude pour le fait que j’avais choisi cette banque. Puis, le lendemain, j’ai reçu une autre lettre avec mon code pin et mon login pour mon compte personnel en ligne. Après, j’ai reçu encore 2 lettres avec ma carte et une invitation à venir chercher un outil spécial qui me permettrait d’avoir accès à mon compte. De plus, chaque mois, on m’envoie une déclaration (de 10 pages environ) avec mes dépenses, dont je n’ai pas besoin, parce que je peux le télécharger en ligne. Alors, c’est un vrai gaspillage de papier, à mon avis. Peut-être qu’il vaut mieux qu’on change ce système pour le rendre plus numérique.

(Kseniia, Russie)

Les téléphones publics qui avalent notre argent !

Le jour de mon arrivée en Suisse, je ne pouvais pas me connecter à Internet. Je devais appeler ma sœur, et donc je l’ai appelée depuis un téléphone public, mais j’avais besoin de pièces pour le faire. J’ai dû déposer 5 francs quand j’ai fait le premier appel; l’appel n’a pas été concret et j’ai perdu mon argent, parce que le téléphone public n’a pas rendu l’argent.  Lors de l’appel suivant j’ai déposé 5 francs de plus, ma sœur m’a répondu et elle a pu venir pour moi. Voilà !!! les deux appels m’ont coûté 10 francs. En Colombie, il y a des téléphones publics partout et les téléphones retournent toujours l’argent que vous n’utilisez pas.

(Alejandro, Colombie)

Se servir à manger ! Petites ou grandes portions ?

La semaine où je suis arrivé, je suis allé manger avec ma sœur et son beau-père, ce jour-là nous étions 5 personnes au diner. Sur la table il y avait 3 plats avec des pâtes et 2 autres avec de la salade. Tout le monde a pris une portion, quand ils ont fini de se servir, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de nourriture, alors j’ai pris deux fois plus que les autres (c’est-à-dire une double portion) et j’ai commencé à manger. Quand j’avais fini, je me suis resservi sans remarquer qu’il y avait déjà peu et que la plupart n’avaient pris qu’une petite portion.  Ici les personnes mangent habituellement de petites portions et se resservent pendant le diner, contrairement à ce que l’on fait dans mon pays, où vous vous servez habituellement la portion que vous croyiez être suffisante pour vous, et le reste est réservé à ceux qui souhaitent se resservir. Nous ne nous servons pas de petites portions pour nous resservir ensuite. Quand nous avons fini de manger, ma sœur m’a expliqué ce qui s’était passé et que je devais m’excuser. Les autres personnes ont ri et ont dit que quand elles se rendraient en Colombie, elles savaient déjà qu’elles ne devraient prendre qu’une seule grande portion.

(Alejandro, Colombie)