Le Dossier K, 25 ans de théâtre

RENCONTRE • Troupe francophone de théâtre fondée en 1999 et membre du Pôle d’Expression Théâtrale de l’UNIL-EPFL, le Dossier K est de retour ce printemps avec l’hilarante comédie Je veux voir Mioussov. Un événement à ne pas manquer.
Dans la célèbre maison de repos Les Tournesols, on cherche désespérément Mioussov, seule personne en mesure d’aider Zaitsev, fonctionnaire, pour une affaire urgente. «Il était encore là il y a cinq minutes», vous indique volontiers la Directrice de l’établissement. Et pourtant, Mioussov, où qu’on le cherche, demeure insaisissable. La confusion s’installe, les émotions s’exacerbent et les passions s’affolent dans la pièce Je veux voir Mioussov (Valentin Kataïev, 1947), qu’interprétera le Dossier K au printemps 2025.
Le Dossier K, dites-vous?
Fondée en 1999, Le Dossier K est une troupe francophone de théâtre amateur. Elle est l’une des 6 commissions du Pôle d’Expression Théâtrale de l’UNIL-EPFL, qui rassemble chaque année près de 3’000 spectateur·ice·s autour de ses représentations. Riche de plus de 25 ans d’histoire, la troupe a touché aux œuvres de nombreux·ses auteur·ice·s suisses (Friedrich Dürrenmatt, René Morax) et internationaux·les, en plus de quelques créations originales. Elle est en outre passée par divers genres et registres, de la comédie d’abord à la tragédie dès 2004 avec une mise en scène de 12 hommes en colère, supervisée à l’époque par l’actuel conseiller national socialiste Samuel Bendahan. Cette diversité générique s’est encore récemment confirmée avec les représentations de plusieurs comédies du XXe siècle, ainsi que de la tragédie Dommage qu’elle soit une putain (1633), qui témoignent de l’ouverture de la troupe à une production littéraire d’époques variées.
Entre classiques de la fin du XIXe siècle (Cyrano de Bergerac, Peter Pan), adaptations de romans (Vol au-dessus d’un nid de coucou) ou encore de films (Festen), le répertoire du Dossier K ne connaît ni limite ni frontière. La troupe a ces dernières années mis en avant plusieurs œuvres d’autrices, comme George Sand – avec une adaptation de son roman Gabriel, qui traitait déjà en 1839 de la question de l’identité de genre – et Agatha Christie, que le Dossier K a mise à l’honneur pas moins de trois fois en interprétant les enquêtes policières Ils étaient dix, Le Crime de l’Orient Express et La Souricière. Cette dernière, mise en scène l’année passée, a réuni plus de 350 spectateur·ice·s.
K comme katharsis
En 2025, le Dossier K revient avec Je veux voir Mioussov, comédie soviétique hilarante pleine de personnages hauts en couleurs et de quiproquos savoureux. Cette expérience délirante, satire d’une bureaucratie absurde, représente une opportunité unique pour toutes les personnes atteintes de phobie administrative (nombreuses sur ce campus et souvent recroquevillées aux alentours du service des immatriculations de l’Unicentre) de se purger de leur passé traumatique. Les représentations auront lieu les 17, 18 et 19 avril à la salle polyvalente de l’EPFL (bâtiment CE), le 30 avril à la Grange de Dorigny dans le cadre du festival Fécule, ainsi que le 14 mai à la salle Nucleo du Vortex de l’UNIL. Les réservations sont ouvertes en ligne à l’adresse www.dossierk.ch.
Par ailleurs, l’aventure Dossier K et ouverte à tous·tes, des néophytes en théâtre aux interprètes expérimenté·e·s; il suffit pour y participer de se présenter en début d’année académique au lieu de rendez-vous indiqué sur le site et les réseaux de la troupe (@dossier.k.epfl sur instagram). Le Dossier K se retrouve un soir par semaine et plus d’une dizaine de week-ends par année pour préparer et répéter son spectacle annuel, ce qui induit un investissement individuel et collectif intense. Cela dit, c’est aussi une opportunité de théâtre incroyable, un lieu de rencontres où se forment des amitiés fortes et fusionnelles, ainsi qu’un espace de partage et de bienveillance qui permet de se déconnecter pour quelques heures par semaine de la vie estudiantine, de vivre d’autres existences par procuration, tout en profitant au maximum de la riche vie associative que le campus offre aux étudiant·e·s.
Ilian Guesmia