Vers l’entreprenariat durable ?

© oikos Lausanne

DURABILITÉ · Oikos est un mot grec pouvant se traduire par « maison » et ayant donné sa racine au mot « écologie ». C’est aussi le nom d’une association d’étudiant·e·s de portée internationale ayant pour but de « promouvoir et sensibiliser la communauté de l’UNIL à la durabilité et l’entrepreneuriat. » Entretien avec Dania Früh, présidente d’oikos Lausanne.

Oikos international a été créée en 1987 à l’Université de Saint-Gall. Aujourd’hui, l’association est présente sur quatre continents, vingt pays et comprend plus d’une cinquantaine de groupes locaux tel qu’oikos Lausanne, qui a vu le jour en 2012. L’organisation est affiliée à la Haute école de commerce de Lausanne (HEC), elle est donc financée par la faculté. Cependant, elle bénéficie également de sponsors de la part de deux entreprises durables, la marque de vêtements Patagonia et la « caisse de pension écologique et éthique » Nest.

Des projets pour sensibiliser les étudiant·e·s

« Pour promouvoir la durabilité et une économie circulaire dans le domaine de l’entreprenariat, nous organisons plusieurs projets tout au long du semestre », explique Dania Früh. Ces projets, dont les deux principaux sont l’Ethical Fashion Show (EFS) et Second Hand by oikos, ont pour but de confronter les étudiant·e·s aux enjeux environnementaux actuels. L’EFS, défilé de mode dont les pièces proviennent uniquement de collaborations avec des friperies locales ou des marques éthiques, participent ainsi à informer les étudiant·e·s sur les conséquences de la fast fashion. La friperie Second Hand by oikos, organisée chaque semestre, permet aux membres de l’UNIL de vendre ou d’acheter des vêtements par l’intermédiaire de l’association, encourageant un échange circulaire. Mais plus qu’à sensibiliser, ces évènements servent également à promouvoir. « On essaie de mettre en avant ces marques, surtout les petites entreprises pas très connues », précise Dania.  S’ajoute à ces projets l’organisation de conférences, là aussi s’inscrivant dans une volonté d’informer. « Nous avons par exemple organisé une présentation sur les conséquences de la fast fashion en collaboration avec Patagonia », ajoute Dania Früh. En plus de ces deux évènements, oikos propose chaque année un atelier dans le cadre de la Global Entrepreneurship Week, organisée par HEC Espace Entreprise. Il s’agit d’une semaine de discussions autour de l’entreprenariat, et l’association s’applique à mettre en avant un aspect durable de ce domaine économique. Cette année, l’association Nomads va proposer une série d’ateliers sur le potentiel de Lausanne à devenir une « ville de quinze minutes », c’est-à-dire une ville où tous nos besoins se trouveraient à moins de quinze minutes à pied ou à vélo. À ces trois grands projets s’ajoutent d’autres initiatives plus petites, comme EcoNews, des articles mensuels sur une actualité en rapport avec les enjeux environnementaux actuels, ou encore Soap, un atelier permettant de créer soi-même des produits ménagers ou cosmétiques. Enfin, un projet consulting, en cours de développement, visera à prendre contact avec des entreprises pour réfléchir à leur façon de faire et de penser leur économie.

Un fonctionnement bien rodé

Oikos Lausanne s’organise autour de quatre départements : la présidence, le département networking, le département marketing et la gestion des finances. Tout comme une entreprise classique, ces départements visent à assurer le bon fonctionnement de l’association, ainsi que sa viabilité. Le département marketing s’occupe du pôle communication, et s’applique donc à alimenter les réseaux sociaux de l’organisation et de tapisser les murs de l’UNIL avec les affiches des évènements organisés. Le networking assure le recrutement de nouveaux·elles membres, et prend en charge tout le pôle social de l’association. « Tous·tes les membres appartiennent à l’un des quatre départements, et participent en parallèle à un ou deux projets à choix », explique Dania. Ce fonctionnement permet d’augmenter la diversité de contact entre les membres de l’association. Cette compartimentalisation des rôles permet ainsi d’assurer avec efficacité les diverses missions de l’association.  « Pour moi, le capitalisme tel qu’il existe aujourd’hui n’est pas compatible avec une économie circulaire et durable. Il faut changer le système, et le meilleur moyen de le faire, c’est de l’intérieur », conclut Dania.

Marine Pellissier

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