CAP2037: L’Unil au vert
© Thomas Antille
DURABILITÉ • Le climat, c’est l’affaire de tous·tes, et l’Unil ne fait pas exception. Comment l’institution compte-elle réduire son impact écologique tout en assurant son efficacité future? Exploration de la stratégie de transition écologique à l’Unil avec Julien Meillard, adjoint du Vice-recteur Transition écologique et Campus.
CAP2037, c’est le nom donné à la stratégie de transition écologique de l’Unil. Un plan dont les objectifs sont alignés avec ceux de l’Accord de Paris: baisser les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement climatique à moins de deux degrés, et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Bien que cet accord ait été critiqué par de nombreux·ses expert·e·s pour son absence de réelle contrainte juridique pour non-respect des dates butoirs, Julien Meillard explique qu’il a été choisi avant tout car c’est le seul traité du genre ayant été choisi avant tout car c’est le seul traité du genre ayant été ratifié par la Suisse. De plus, il souligne que CAP2037 s’applique également à respecter les « limites planétaires », ces différents seuils que l’humanité devrait s’appliquer à ne pas dépasser sous peine de compromettre les conditions favorables à la vie sur terre. Ces limites sont également reprises par le « donut de l’Unil », le cadre conceptuel choisi pour la stratégie de transition. Un choix permettant notamment d’inclure l’impact de l’Unil sur la biodiversité globale, en évitant de se concentrer uniquement sur les émissions carbones.
Le « donut de l’Unil », c’est quoi ?
Le cadre conceptuel sur lequel se base « le donut de l’Unil » a été imaginé par l’économiste Kate Raworth en 2017. Celui-ci a pour but d’allier les limites planétaires (par exemple, la qualité de l’art ou l’impact sur la biodiversité globale) avec des planchers sociaux (par exemple, la santé mentale et physique ou encore la cohésion sociale), qui doivent tous deux être maintenus pour « dessiner un espace juste pour l’humanité ». Le donut permet de visualiser le dépassement de ces limites par l’Unil ainsi que la portion de ce dépassement causée directement par l’institution. Julien Meillard précise en effet que si l’Unil a sa part de responsabilité dans tous les domaines, certains de ces paramètres sont difficilement influençables, car ils ne dépendent que très peu de l’université. Par exemple, la qualité de l’air souffre de la pollution induite par les autoroutes qui entourent le campus. Le « donut de l’Unil » permet donc de quantifier son impact écologique et sa responsabilité, tout en incluant les aspects sociaux à maintenir durant la transition.
Des objectifs co-construits par tous·tes
Une fois le diagnostic établi, encore faut-il régler le problème. Durant l’année académique 2022-2023, une Assemblée de transition, composée de 60 personnes, a été tirée au sort pour proposer des objectifs de transition ambitieux. L’Assemblée comprenait une part égale d’étudiant.e.s, de membres du corps administratif et technique, de membres du corps intermédiaire et de professeur·e·s. Ces catégories comprenaient chacune au moins un·e représentant·e par faculté, le tour respectant une parité de genre. Les conditions cadres ont été développées avec l’aide de politologues pour que l’Assemblée soit la plus diversifiée possible. Ensemble, ces membres ont proposé 28 objectifs et 146 pistes d’action qui comprennent par exemple les projets de limiter les déplacements en avion ou l’achat de matériel informatique neuf.
Et le futur ?
Actuellement, la Direction de l’Unil poursuite sa démarche en mobilisant ses services et facultés afin de mettre en place des mesures visant à atteindre ces objectifs. Une directive dissuade notamment les membres de l’Unil de prendre l’avion pour les destinations se trouvant à moins de dix heures de train de Lausanne, en supprimant le remboursement du billet d’avion pour ces trajets.
Quant aux constructions planifiées prochainement sur le campus, Julien Meillard explique que leur impact a déjà été pris en compte dans les calculs réalisés dans le cadre de CAP2037. Certains de ces bâtiments vont cependant contribuer à atteindre les objectifs de transition. La future centrale de chauffe de l’eau du lac, par exemple, va ainsi permettre à l’Unil de se passer d’énergie fossile pour le chauffage des bâtiments d’ici 2027. « Tout l’enjeu, maintenant, c’est que chacun·e s’approprie ces objectifs et contribue à les réaliser à son niveau », conclut Julien Meillard.
Marine Pellissier