Automnes et poètes
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CINÉMA • Entre passage à l’âge adulte et études, tout semble toujours se bousculer durant l’automne. Au travers des passions et du conformisme scolaire, Le cercle des poètes disparus (1989) décrit l’histoire pénible de tout individu dans sa quête d’autonomie et de liberté.
Dead poet society ou Le cercle des poète disparus, réalisé par Peter Weir et sorti en 1989, prend place dans une prestigieuse école fictive pour garçons, aux Etats-Unis. On y suit l’histoire de Todd Anderson, un élève particulièrement timide. Celui-ci y fera la rencontre de plusieurs élèves qui deviendront ses amis, ainsi que celle d’un professeur d’anglais extravagant, John Keating, qui semble privilégier des méthodes d’études originales plutôt que les méthodes rigoureuses et austères de son académie.
Le film s’inscrit dans le genre du coming of age, qui rassemble toutes les œuvres décrivant le changement vécu lors du passage à l’âge adulte. Elles retracent ainsi ce moment si particulier du passage de l’enfant, ou plus généralement de l’adolescent, à l’adulte, que nous expérimentons toutes et tous et qui n’est jamais sans rappeler le moment si pénible et excitant de l’automne et de ses rentrées scolaires.
Si l’œuvre regagne une certaine popularité auprès des internautes depuis quelques années pour son esthétique dite du dark academia, les idées de passion et d’art semblent également particulièrement appréciées. A travers le professeur Keating, le film redore le blason de toute étude non conventionnelles. En effet, le personnage, dans sa globalité, encourage la poursuite de toute passion et ce même si elle s’oppose aux désirs des parents ou du système. Il ne faut pas étudier et vivre pour l’acquisition d’un poste envisagé comme stable, mais pour soi. Ainsi, il nous rappelle que tout bonheur est pertinent et essentiel, même si non usuel. Il est, pour la jeunesse, un appel à l’action dans la quête de son bonheur. Toute jeunesse existe, il suffit de la saisir.
« Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde. »
Si Todd s’efface souvent par sa timidité, accompagné de ce professeur, il semble grandir. Tout en lui s’établit, passions et conscience s’unissent pour donner lieu à un Être complexe et sensible qui ne manquera pas de laisser toute confiance, quant à lui-même et son avenir, fleurir en lui. Ainsi, par l’intermédiaire de cette figure si particulière du professeur comme mentor, qui par l’originalité de ses méthodes, exulte les personnalités, les élèves de Monsieur Keating deviennent peu à peu plus adultes, mais également plus humains. Film fard de l’automne, il semble révéler chez chaque étudiant.e une envie plus forte de persévérer dans ses études, mais également dans sa quête de soi. Car toute action et tout bonheur semblent dans la jeunesse se réunir pour offrir opportunités et renouveaux.
« Carpe Diem. »
Porté par l’expression latine Carpe diem (saisir le jour), le film est une réelle invitation à la poursuite de sa vie et de ses passions. Si Monsieur Keating invite ses élèves à fleurir dans leur jeunesse pour devenir des adultes épanouis, il invite également les spectateur.rice.s à prendre conscience des conséquences des diverses pressions sociales que les jeunes gens peuvent expérimenter et qui peuvent malheureusement parfois mener aux drames les plus sombres.
D’un air nostalgique et tout à fait envoutant, Le cercle des poètes disparus nous invite à considérer l’automne comme un deuxième printemps où toute rentrée est le temps d’un renouveau de soi.
Mikii