Glisser sur le lac Léman

©Jean-Mi Photographie

AVIRON · Sport nautique développé au Royaume-Uni, l’aviron est désormais pratiqué à travers le monde, bien que certains pays avec une forte tradition d’aviron restent dominants dans les compétitions internationales. Qu’en est-il des bateaux qui rament sur le Léman?

Quand la houle du lac Léman le permet, on peut apercevoir des bateaux glisser sur la surface de l’eau, rythmés par les coups de rame de avironneur·se·s qui avancent et reculent en harmonie. L’aviron est reconnu pour être un sport particulièrement demandant – il suffit d’observer l’état des rameur·se·s à la fin d’une course – mais également bénéfique pour la santé. Non seulement il fait travailler les différentes parties du corps et requiert une haute dépense énergétique, mais il permet aussi de préserver les articulations. Bien que les bateaux propulsés à l’aide de rames existent depuis plusieurs siècles, les courses d’aviron ont une histoire beaucoup plus récente. Initialement développé en Angleterre au début du 18e siècle sur le modèle des bateliers qui circulaient sur la Tamise, l’aviron a rapidement attiré l’attention d’amateurs de sport – les femmes étant exclues des clubs jusqu’au tournant du 20e siècle. En Allemagne, les premières courses entre équipes féminines étaient même notées selon des critères de style et de fluidité, plutôt que selon le temps effectué. Elles n’étaient pas censées effectuer un effort sportif trop important, qu’on pensait être dangereux pour leur fertilité. Aux JO, les femmes n’ont été autorisées à concourir qu’à partir des Jeux de 1976 à Montréal, bien plus tard que des sports similaires tels la natation ou le cyclisme.

2000m de souffrance

Aujourd’hui, l’aviron moderne est divisé en deux catégories: l’aviron de rivière, aux embarcations fines et rapides, et l’aviron de mer, avec une coque arrondie assurant plus de stabilité. La version moderne de ce sport fait partie des disciplines olympiques depuis la création des Jeux, en 1896, seulement représentée par l’aviron de rivière. Chaque rameur·se peut être muni·e d’une ou de deux rames, selon s’il s’agit d’aviron de pointe ou de couple respectivement. Considéré comme le « bateau roi », le « huit » est le plus rapide. C’est là où les meilleures nations s’affrontent sur un parcours de 2000m, désormais reconnue comme la distance de base en aviron de rivière. Il est en tout temps assisté par un·e barreur·se, ce qui n’est jamais le cas pour les bateaux individuels, et parfois le cas pour les bateaux à deux ou quatre rameur·ses.

L’aviron helvète

En Suisse, les premiers clubs d’aviron ont été créées dès la fin du 19e siècle (notamment la section aviron de la Société nautique de Genève). Aujourd’hui, ils sont une vingtaine autour du Léman, autant du côté suisse que français. En parallèle, des sociétés de sauvetage ont utilisé des canots à rames depuis la fin du 19e siècle afin d’assurer la sécurité sur l’eau. Désormais munies de bateaux à moteur, les canots à rames sont toujours utilisés pour des courses sportives. Quant à l’aviron olympique, sans être une des nations les plus dominantes, la Suisse a récolté 25 médailles dans son histoire aux Jeux, dont une de bronze lors des JO de Paris 2024. Lausanne, forte de sa qualité de capitale olympique, est également une ville notoire dans ce sport; elle est le siège de la Fédération internationale des sociétés d’aviron (FISA), qui organise les championnats d’Europe et du monde, ainsi que l’hôte de la première régate suisse d’aviron de mer, Léman-sur-mer, dont la troisième édition s’est déroulée le 12 octobre dernier.

Alice Côté-Gendreau

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