Illustration & rédigé par : ©Elvire Akhundov

LETTRES • Une vraie prémisse de roman : deux inconnu·e·s s’écrivent et apprennent à se connaître au fur et à mesure de lettres. Il reste une particularité ; l’un·e des correspondant·e·s est un prisonnier·ère pour qui ces lettres peuvent être source de joie.

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LETTRES • Une vraie prémisse de roman : deux inconnu·e·s s’écrivent et apprennent à se connaître au fur et à mesure de lettres. Il reste une particularité ; l’un·e des correspondant·e·s est un prisonnier·ère pour qui ces lettres peuvent être source de joie.

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LETTRES • Une vraie prémisse de roman : deux inconnu·e·s s’écrivent et apprennent à se connaître au fur et à mesure de lettres. Il reste une particularité ; l’un·e des correspondant·e·s est un prisonnier·ère pour qui ces lettres peuvent être source de joie.

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Chèr·e détenu·e…

Illustration & rédigé par : ©Elvire Akhundov

LETTRES • Une vraie prémisse de roman : deux inconnu·e·s s’écrivent et apprennent à se connaître au fur et à mesure de lettres. Il reste une particularité ; l’un·e des correspondant·e·s est un prisonnier·ère pour qui ces lettres peuvent être source de joie.

On parle souvent de criminel·le·s, mais pas aux criminel·le·s. Comment vivent ces personnes dont les vies sont si différentes des nôtres ? Une existence sous les barreaux, une peine à purger, coupé·e·s du monde extérieur et considéré·e·s comme des gens à part, qui n’ont et ne doivent rien avoir à faire avec nous. Leur écrire est un moyen d’entrer en communication avec eux·elles. Leur parler directement, par lettre est un moyen de les comprendre. Des associations comme le Courrier de Bouvet conseillent d’utiliser un pseudonyme pour correspondre avec les détenu·e·s, ce qui permet de garder l’anonymat et distance si voulu. Les bénévoles s’engagent à ne pas demander les raisons de la détention de leur interlocuteur·trice. Ces histoires de vie sont souvent lourdes et traumatiques. Les détenu·e·s consentent également à ne pas demander d’aide financière. Pour des raisons de sécurité, certaines lettres sont surveillées.

Lettre pour sauver
Écrire est une arme, Amnesty International l’a bien compris. L’ONG encourage à écrire des lettres pour libérer des victimes de violation des droits humains, injustement détenues par leur régime politique. L’initiative, qui existe depuis 22 ans, a déjà pu sauver quelques vies. Car ces lettres envoyées par milliers témoignent du soutien mondial pour ces individus, elles contestent l’injustice. Alors qu’une correspondance avec des incarcéré·e·s peut avoir un effet libérateur au niveau émotionnel, les lettres pour Amnesty International libèrent physiquement. Elles sont un symbole militant.

Écrire pour connaître
Pourquoi écrire à un·e prisonnier·ère ? Mille et une raisons possibles, peut-être par curiosité de connaître comment vit ce groupe marginalisé de la société, ou par altruisme, vouloir compatir avec le quotidien pas très joyeux d’un·e détenu·e ou par simple envie d’expérience. Leur écrire personnellement les humanise, les visibilise. Cela est une expérience enrichissante des deux côtés. Avoir quelqu’un à qui raconter ses peines et ses joies peut grandement aider contre la solitude et à relativiser. Ces lettres peuvent être le seul contact avec l’extérieur pour les incarcéré·e·s, s’ils·elles sont délaissé·e·s par leur famille. Ce sont des petites joies, une lumière dans une journée sombre. Que ce soit un passe-temps ou une méthode thérapeutique, écrire soulage.

Leur écrire personnellement les humanise, les visibilise

La prison accentue la solitude, elle prive les condamné·e·s de tout contact avec l’extérieur et est souvent douloureuse. Impossible d’échapper à ces mêmes quatre murs, impossible de se promener en nature, les détenu·e·s sont coincé·e·s dans une même monotonie. Les prisonnier·ière·s sont réellement isolé·e·s, et on ne cherche habituellement pas à leur parler. Les lettres sont au moins un contact, une ouverture, une surprise. Si le courant passe bien, les deux parties peuvent poursuivre leur relation épistolaire. Elle peut se développer en amitié et même parfois amour. Le Courrier de Bouvet relate d’un mariage grâce au programme, mais précise que « ce n’est pas une agence matrimoniale » !