Tour de table à l’Unil

Rédigé par : Charlotte Haas

JEÛNE • À l’Unil, un panel de restaurants propose des repas variés. Toutefois, ceux-ci représentent un investissement financier non négligeable. À l’inverse, l’Allemagne propose une alternative de service à volonté pour un coût moindre. Tour d’horizon.

En Allemagne, les universités proposent une alternative aux traditionnelles cafétérias : le système de Mensa remplace les restaurants universitaires. Répertoriées sur le réseau TripAdvisor, les différentes cantines présentes dans chaque ville sont également accessibles aux visiteurs. Tandis que certaines se démarquent pour leurs spécialités, d’autres sont prisées pour leur offre végétarienne et végane. Ce modèle permet aux étudiant·e·s de se servir à leur guise : ils·elles composent leur assiette d’aliments cuisinés – pâtes, riz, choux, brocolis – qu’il·elle·s paient quelques euros avec leur campus card. Le service à volonté leur permet de remplir leur assiette abondamment et, ainsi, de faire quelques réserves pour leur domicile. Financièrement, ce modèle met l’eau à la bouche. Toutefois, ces avantages budgétaires demandent des concessions culinaires.

Anecdotes culinaires
Lors de son Erasmus à Berlin, Jeanne, étudiante à l’Unil, a pu tester ce modèle. Elle souligne les coûts très bas de ces repas à volonté ainsi que la possibilité de « faire ses courses » à l’université en emportant chez soi certains aliments dans des tupperwares. Au fil des repas, les étudiant·e·s développent des tactiques pour économiser quelques centimes, comme le raconte Jeanne : « On mettait la sauce sous les pâtes afin que les caissières ne voient que les pâtes. »

Mi-figue mi-raisin
Les étudiant·e·s rencontré·e·s soulignent surtout les bénéfices financiers du modèle allemand. Alors que la précarité étudiante augmente, Isaac, étudiant en lettres, s’enthousiasme : « C’est une idée bienvenue, notamment si cela permet aussi de faire quelques courses et, ainsi, s’alimenter facilement et à bas prix. » Certain·e·s y voient également d’autres aspects positifs, à l’instar de Camille, étudiante en sciences sociales : « Je trouve chouette de pouvoir choisir les aliments que nous préférons parmi une sélection proposée ainsi que la quantité qui nous convient, le tout pour une petite somme. » À l’inverse, Isaac émet quelques réserves quant au manque de diversité : « Personnellement, j’aime le concept de plats proposés déjà faits. Si la cafétéria se transformait en Mensa, que mangerais-je concrètement si ce qu’elle propose se résume à des pâtes au beurre ? » D’ailleurs, l’équilibre des repas fait déjà l’objet d’une remise en cause : l’analyse des menus des restaurants de l’Unil, réalisée en 2015, relève quelques lacunes, notamment au niveau des protéines. Il semble donc que des améliorations pourraient être apportées, et ce quel que soit le modèle en vigueur.

Il semble que des améliorations pourraient être apportées, et ce quel que soit le modèle en vigueur

Au regard de ces témoignages, une réflexion sur la mise en place d’autres solutions émerge : Isaac mentionne la possibilité pour les universités d’intervenir en subventionnant les cafétérias afin que celles-ci puissent proposer des repas à CHF 5, tandis que Sophie, étudiante en lettres, soumet l’idée de créer des structures offrant des denrées alimentaires aux étudiant·e·s qui doivent, en contrepartie, s’impliquer dans la préparation de paniers. Somme toute, malgré les avantages économiques, les étudiant·e·s. semblent réticent·e·s à déguster chaque jour une assiette de choux.